Le déficit de la France devra revenir sous le seuil des 3% d'ici 2027, a prévu l'exécutif après plusieurs années de politique du « quoi qu'il en coûte ». Cette promesse peut-elle être tenue ?
Le gouvernement s'apprête à fermer le robinet des dépenses publiques. Durant la crise sanitaire, puis pour faire face aux conséquences de la guerre en Ukraine, l'exécutif a utilisé l'argent public pour maintenir l'économie à flot. Les temps ont changé : « Le redressement des comptes publics fait partie des priorités de notre majorité », a affirmé Bruno Le Maire devant la presse. Le programme de stabilité (pstab) envoyé par le gouvernement à la Commission européenne indique que le déficit public sera ramené sous le seuil des 3% d'ici 2027. Il devrait s'établir à 5% cette année.
Pari difficile à tenir
« Nous réaffirmons le sérieux budgétaire de la France », a assuré le ministre de l'Économie, à l'adresse aussi bien de Bruxelles que de l'opposition. Car le gouvernement ne pourra rien faire sans l'aval de l'Assemblée, où il ne détient qu'une majorité relative. « Il faudra que chacun soit placé devant ses responsabilités », rétorque-t-on à Bercy. Pour parvenir à cet objectif des 3%, le rythme d'augmentation des dépenses publiques en volume sera limité à 0,6% en moyenne chaque année.
Baisse des dépenses publiques
Une véritable gageure, sachant que la progression des dépenses publiques a été de 2% en moyenne chaque année sur les vingt dernières années… Ramenée sur une période des dix dernières années, cette augmentation s'est toutefois limitée à 1,2%, le double de l'objectif. « Nous ne baissons pas la dépense publique de manière drastique », se défend toutefois Bruno Le Maire. Ce sera difficile au vu des projections de croissance pour les prochaines années : de 2,5% en 2022, la France passera à 1,4% en 2023, puis 1,6% en 2024, 1,7% en 2025 et 2026, et enfin 1,8% en 2027.