La Poste révèle le manque de succès et donc l’échec partiel de la lettre rouge digitale, remplaçante du timbre rouge prioritaire
Lettre rouge digitale : un échec pour La Poste
La lettre rouge de La Poste en dessous des prévisions d’utilisation
La lettre rouge digitale de la Poste n’aura pas fonctionné comme escompté. Elle remplace depuis le premier janvier 2023 le timbre rouge permettant l’envoi d’une lettre en 24h. Mais elle a perdu bon nombre d’utilisateurs quotidien. La Poste dévoile en effet ne plafonner qu’à 3.500 envois par jour, là où il en faudrait le double pour pérenniser la mise en place. Les chiffres sont dévoilés par le PDG de la Poste, Philippe Wahl, lors d’une audition au Sénat devant la Commission des Affaires économiques.
Il y dépeint une triste situation. « Aujourd'hui, cette e-lettre rouge est utilisée 3.500 fois par jour, ce n'est pas beaucoup. Soit nous trouverons 5.000 à 10.000 personnes par jour qui utiliseront ce service et on continuera de le maintenir, soit personne n'en voudra », signe que les habitués « n'en ont plus besoin », ce qui pourrait entrainer leur suppression.
Crise du trafic des lettres, La Poste tente de réagir
Pourtant, ce n’est peut-être pas le principe de la lettre rouge qui pose un problème mais plutôt sa récente dématérialisation. Le système de base est simple : un envoi de lettre en digital, une impression au plus proche du destinataire, et la lettre est bien livrée en 24h. Ce dispositif demeure celui retenu par l’entreprise publique pour pallier la chute libre du nombre de lettres envoyées et de timbres rouges utilisés.
Mettre un terme à la lettre rouge au format papier aura permis à La Poste d’économiser 500 millions d’euros. Auxquels s’ajoute la baisse du bilan carbone généré par l’acheminement. Décriée pour sa ressemblance avec un email payant, la lettre rouge digitale est sur la sellette. Le service postal fait face à une crise du nombre d’envois. Les Français envoyaient 45 lettres par foyer en 2010, contre 5 lettres en 2021. La faute serait à rejeter en partie sur le timbre vert, qui permet l’acheminement en 2 jours ouvrés.
Le digital pose de son côté plusieurs problèmes. Outre la fracture numérique qui empêche certains usagers de l’utiliser depuis chez eux, l’envoi et le stockage des données implique le risque d’une faille de sécurité et de confidentialité. La Poste se veut rassurante à ce sujet. Elle n'a pas réussi cependant à convaincre pleinement les habitués des correspondances épistolaires fréquentes.