Le deuxième semestre 2022, pour l’économie française, commence à s’annoncer compliqué : les prix de l’énergie pèsent sur la croissance prévisionnelle, au point que l’Insee l’a revue en baisse. Coup dur : le quatrième trimestre de l’année pourrait tout simplement se clore avec une croissance nulle… ce qui augmenterait le risque de récession en 2023.
La croissance française en chute libre au deuxième semestre 2022
L’Insee a revu, lors de son point de conjoncture publié le 7 septembre 2022, ses prévisions de croissance pour l’année 2022. Malheureusement, l’institut les baisse… et ce dès le troisième trimestre 2022. Alors que l’institut s’attendait à une croissance de 0,3% entre juillet et septembre, ce ne sont plus que 0,2% qui sont prévus. Pire, cette croissance très peu élevée sera « principalement portée par des effets de rattrapage dans les services » alors que « la production manufacturière serait en recul » anticipe l’Insee.
Une croissance artificielle, donc, toujours liée à la sortie de la crise de la Covid-19. Pas de quoi en faire une croissance stable, ce qui se confirme dès le quatrième trimestre 2022 qui, selon l’Insee, se clôturerait avec une croissance nulle. Selon les prévisions de l’institut de statistiques, l’année 2022 connaîtrait de fait une croissance de 2,6% sur l’ensemble de l’année. Positive et plutôt élevée, mais avec des craintes majeures quant à 2023.
Un risque de récession technique dès début 2023 ?
Les prévisions de l’Insee sont sujettes à des aléas importants, souligne-t-il : ils peuvent être « géopolitiques, énergétiques voire aussi sanitaires (avec le risque d’une huitième vague de Covid-19), climatiques (avec les conséquences de la sécheresse) ou plus directement économiques (avec les conséquences du resserrement des politiques monétaires) ».
Or, les premiers trimestres 2022 et 2021 n’avaient guère été bons : avec respectivement -0,2% et 0% de croissance, la France a souffert de la crise ukrainienne et de la Covid-19. Si la situation se dégrade pour le quatrième trimestre 2022 et que le premier trimestre 2023 confirme cette dégradation, la France pourrait commencer l’année en récession technique.
L’inflation en hausse fin 2022, à plus de 5% sur un an
D’autant plus que les mauvaises nouvelles, sur le front de l’inflation, sont nombreuses. Si l’Insee anticipe une accalmie pour septembre et octobre 2022 (5,9% et 5,8% respectivement), les deux derniers mois de l’année pourraient connaître un rebond dans la hausse des prix. L’Insee prévoit 6,3% d’inflation pour novembre 2022 et 6,6% pour décembre 2022… soit un niveau supérieur à juillet 2022… et un nouveau record. Entre autres choses, les deux derniers mois de l’année verront une hausse des prix des carburants en France à cause de la baisse de la ristourne de l’État.
Sur l’ensemble de l’année, l’inflation en France atteindrait alors 5,3% sur un an en moyenne, contre 1,6% en 2021. Avec des conséquences pour l’alimentation : l’Insee prévoit une hausse annuelle des prix de 12% en décembre 2022.