Qui pour remplacer Jean-Bernard Lévy à la tête d'EDG et surtout, à quel prix ? C'est le casse-tête de l'été pour le gouvernement, qui n'arrive pas à attirer les bons profils pour le poste de PDG de l'électricien.
Le poste de président directeur général d'EDF est à combler. Jean-Bernard Lévy, en poste depuis 2014, va raccourcir son mandat suite à la renationalisation du groupe. Seul hic, le gouvernement ne trouve pas la perle rare… Les profils recherchés ne sont guère intéressés de se retrouver en tête-à-tête avec l'État, ce qui signifie des marges de manœuvre limitées. Pour attirer les prétendants, l'exécutif réfléchirait à faire sauter le plafond de la rémunération maximale pour les patrons des entreprises publiques. Celle-ci est fixée à 450.000 euros par an, selon un décret de 2012 publié sous la présidence de François Hollande.
Sauter le plafond
Un salaire très loin d'égaler celui des grands patrons du CAC 40 : pour l'exercice 2022, leur rémunération moyenne s'établit en effet à 7,3 millions d'euros ! Cela permettrait d'attirer un dirigeant étranger pour reprendre les rênes d'EDF. Une idée séduisante, cela a bien marché avec PSA (le Portugais Carlos Tavares), Renault (l'Italien Luca de Meo) ou encore Air France (le Canadien Ben Smith). Mais le nucléaire est soumis à des règles strictes en matière de sécurité nationale.
L'opinion publique à témoin
Pourtant, le défi est majeur, EDF étant au centre de la stratégie de la souveraineté française en matière d'énergie, alors que le groupe souffre d'une dette colossale et fait face à un parc nucléaire vieillissant. Toutefois, relever la rémunération du patron d'EDF présente au moins deux risques : les autres dirigeants d'entreprises publiques risquent de renâcler. Surtout, l'opinion publique pourrait ne pas comprendre l'opération. Les Français sont aux prises avec des factures d'énergie qui augmentent, tandis que les salaires ne suivent pas l'inflation. Difficile de passer le message indiquant que le PDF d'EDF a besoin d'être mieux payé…