Un réacteur nucléaire du site de Tricastin dans la Drôme pourrait être arrêté face à la hausse de température du Rhône qui sert de liquide de refroidissement.
Vers une baisse de la production d’électricité
La température du Rhône est trop élevée. Avec la canicule, le fleuve ne pourrait plus servir de liquide de refroidissement pour les réacteurs nucléaires de la centrale de Tricastin dans la Drôme. L’autorité de sûreté nucléaire (ASN) impose une température maximale du canal de Donzère-Mondragon en aval de la centrale à 28°C en temps normal et jusqu’à 29°C en cas de conditions météorologiques exceptionnelles. L’ASN autorise en outre, un rejet d’eau d’une température maximale de 4°C.
Le plafond maximal de 29°C du canal de Donzère-Mondragon pourrait être atteint à la fin de la première semaine d’août. Ainsi, la centrale de Tricastin va devoir limiter sa production nucléaire afin d’éviter un trop grand réchauffement de l’eau du fleuve. « Des restrictions de production sont susceptibles d'affecter le site de production nucléaire de Tricastin à partir du 6 août 2022 pouvant aller jusqu'à l'arrêt d'une tranche », a annoncé EDF à l’AFP.
Arrêt du réacteur : une première
Les 17, 29 et 31 juillet 2022, la centrale de Tricastin a déjà dû réduire la production de son réacteur n°2 pour respecter la réglementation sur le réchauffement du canal de refroidissement. En revanche, il s’agirait de la première fois où un réacteur pourrait être mis à l’arrêt dans ce cas de figure. Ainsi, ce réacteur s’ajoutera à la liste des 28 réacteurs nucléaires à être à l’arrêt sur les 56 réacteurs en France.
La part de perte de production nucléaire à cause des températures élevées est de 0,3% de la production annuelle d’énergie nucléaire en France depuis 2000. D’après EDF, jamais le nucléaire n’aura aussi peu produit d’électricité en trente ans qu’en 2022. Toujours d’après l’énergéticien, l'électricité produite par le parc nucléaire français devrait atteindre entre 280 et 300 TWh en 2022, puis devrait monter entre 300 et 330 TWh pour 2023.