Scandale Orpéa : « les Fossoyeurs » et Victor Castanet : ce qu’il faut savoir

Photo Jean Baptiste Giraud
Par Jean-Baptiste Giraud Modifié le 27 janvier 2023 à 10h08
Les Fossoyeurs Victor Castanet
Scandale Orpéa : « les Fossoyeurs » et Victor Castanet : ce qu’il faut savoir - © Economie Matin
300 000Les fossoyeurs, un succès d’édition, en route vers les 300 000 exemplaires (déjà 170 000 vendus)

L’ouvrage « Les fossoyeurs » de Victor Castanet a révélé au grand jour ce que quelques enquêtes et reportages isolés (notamment, télévisés) avaient déjà pointé du doigt ces dernières années, sans produire les même effets explosifs que son livre : la dénonciation du scandale de la gestion de certains Ehpad. Des Ehpad facturant à des prix astronomiques des prestations médiocres, sur fond de sous-effectifs chroniques, faisant le lit de la maltraitance, voire, de violences verbales, psychologiques et physiques sur les personnes âgées. Une nouvelle édition augmentée, parue le 25 janvier 2023 en poche chez « J’ai lu » éloigne pourtant l’auteur de l’ouvrage, Victor Castanet, de sa légitime croisade. Est-il victime du syndrome de Don Quichotte ?

Un an après sa sortie fracassante, l’ouvrage de Victor Castanet, « Les fossoyeurs », consacré au scandale des Ehpad Orpéa, refait à nouveau parler de lui grâce à une édition augmentée d’une dizaine de chapitres. Le rôle de ces pages additionnelles, pour l’essentiel, vise à démontrer comment tout a été fait pour l’empêcher d’enquêter, et même, de publier le livre. Vu l’ampleur des dégâts provoqués par le brûlot, en pleine campagne électorale, faisant également dévisser tous les acteurs de la profession en Bourse, on ne peut qu’aller dans le sens de Victor Castanet. Oui, son livre était certainement craint. De là à tirer inconsidérément sur tout le monde ?

Victor Castanet, d’abord un journaliste, pas un procureur

Il se trouve qu’au mois de novembre 2022, Victor Castanet a contacté l’auteur de ces lignes, par téléphone, un dimanche matin, ce qui est assez atypique pour que je le signale ici. il se garde bien de donner cette précision dans son ouvrage. Confraternellement, je lui réponds néanmoins rapidement tout en marchant dans la rue. Je suis autant préoccupé par la recherche de mon chemin que par les questions qu’il me pose, et auxquelles je ne m’attends absolument pas.

C’est là le souci, voire, le reproche que l’on peut faire à Victor Castanet :  il ne garde des conversations que ce qui l’arrange, et sert son scénario. Il a une histoire d’espionnage à raconter, et seuls les éléments qui vont dans son sens l’intéressent. En omettant le contexte de notre échange téléphonique, lui concentré, tout à son affaire de complot, moi, cherchant surtout mon chemin, et essayant d’arriver à l’heure à mon rendez-vous, il transforme des hésitations en soupçons, et des explications sincères en preuves à charge !

Mais à ce moment-là, c’est toujours à un confrère que je parle, et je le fais volontiers, par respect pour notre métier et ceux qui le pratiquent. Un confrère qui me pose des questions un dimanche matin, c’est qu’il en a besoin maintenant. Un confrère auquel je rappelle cependant aussi que le journaliste n’est pas un procureur. Son ton inquisiteur, le rythme intense auquel il me soumet à LA question, indispose. Encore une fois, il est plongé dans son sujet, un dimanche matin, moi pas ! Nous convenons donc de nous rencontrer et de parler au calme autour d’un verre. En confrères.

Une croisade juste, menée par un seul homme

C’est donc en toute confiance que je retrouve Victor Castanet sur l’île de la Cité, quelques jours plus tard, pour prendre un verre et discuter de son livre, de son enquête, mais aussi de ses à-côtés : pressions, tentatives d’achat de son silence (on parle de 15 millions d’euros tout de même), et.. succès d’édition, car c’en est un. Nous calculons même ensemble sur un coin de table de table en terrasse les droits d’auteur auxquels il peut prétendre, et la possibilité pour lui de s’entourer d’une équipe, afin de poursuivre son travail d’investigation. Victor préfère cependant travailler seul. C’est lui seul, donc, qui décide comment mener son enquête, ou creuser et ne pas creuser quels liens établir, quelles conclusions en tirer. Un seul cerveau, une seule démonstration. Il est seul face à la montagne de documents, témoignages, chiffres, aussi, puisque le sujet, d’abord humain, est aussi économique. C’est d’ailleurs là le noyau du scandale. Quand des êtres humains deviennent des produits, qui se doivent d’être rentables, tout dérape. 

J’avoue être aussitôt séduit par le personnage, et même, admettons-le, en admiration, pour un confrère qui pendant des mois et des mois a enquêté pour être finalement couronné par le prix Albert Londres. Le Graal de la profession journalistique. Je l’écoute me raconter les coulisses de son travail d’investigation. Comment il recoupe les éléments, tisse des liens entre les témoignages, consulte et compulse les documents qui lui sont communiqués, souvent par d’anciens salariés du groupe sur lequel il enquête, Orpéa, pour l’essentiel. Il construit grâce à toutes ces sources, toutes ces interviews, surtout off, très peu on, une histoire, et en tire des conclusions définitives.

C’est donc bien confraternellement que je discute aussi avec lui de ce qui le tarabuste. Pourquoi donc Jean-Baptiste Giraud a-t-il demandé son livre aux éditions Fayard, dix jours avant la sortie du livre ? Et comment ai je pu être informé de son existence ? De ma réponse il fera un roman, assez éloigné de la vérité, et c’est regrettable. Il fait son marché dans ce que je lui dit, et ne garde que ce qui étaye ses théories.  Ainsi, Victor Castanet oublie d’écrire que je reçois régulièrement les programmes de Fayard dont, c’est vrai, son ouvrage est absent début 2022. Il n’empêche que j’ai dans ma messagerie plusieurs échanges avec les attachées de presse de Fayard, pour d’autres « services de presse » qui m’ont été envoyés, parfois d’autres confrères amis publiés par cette grande maison. C’est en répondant à l’un de ces échanges que je demande, seulement dix jours avant la date de sortie de l’ouvrage, s’il est possible d’ obtenir les épreuves du livre dont je ne connais même pas le nom.

Les épreuves, pour ceux qui ne connaissent pas la pratique, sont un tirage spécial d’un ouvrage, désormais toujours en impression numérique, parfois, avec la mention « épreuves non corrigées », et une couverture provisoire. Les épreuves sont envoyées à la presse, souvent, une liste de journaliste établie, ainsi que ceux qui en font la demande. Traditionnellement, les épreuves sont envoyées un bon mois avant la sortie d’un livre, sous embargo, pour que les journalistes aient le temps de les lire. 

"Les fossoyeurs", une sortie entourée d’un grand secret

Mais pour le livre de Victor Castanet, point d’épreuves. C’est ce que l’attachée de presse de Fayard me répond. Je demande s’il est possible de publier un extrait de l’ouvrage en amont. Parfois, les médias qui le demandent (souvent, les médias en ligne) sont en effet autorisés à publier l’avant-propos, ou un morceau choisi par l’éditeur ou l’auteur. Tout le monde y trouve son intérêt. Le média dispose d’un contenu original, inédit, et recherché. L’éditeur et l’auteur, d’une promotion gratuite pour l’ouvrage.

Mais là encore, pour Victor Castanet, pas de bonnes feuilles ou d’extraits publiables en amont, et pour cause : une exclusivité est accordée au Monde, qui va publier des extraits du livre, extraits appelés « bonnes feuilles », 36 heures avant la sortie en librairie. De quoi sérieusement doper les ventes du quotidien du soir. 

Qu’y a-t-il donc d’étonnant à vouloir récupérer l’ouvrage qui est imprimé, d’ores et déjà acheminé chez les libraires, un jour avant la sortie en librairie, alors même que le scandale commence déjà à faire surface ? Qu’y-a-t-il d’étonnant, alors qu’il y a... plusieurs dizaines d'articles consacrés aux Ehpad, et à tous les problèmes qui y sont associés, sur Economiematin.fr ? Certains de ces articles ont été publiés quelques jours avant le livre de Victor Castanet, alors même que tout le monde ignore encore son existence... y compris ma rédaction.

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Comment faire d’une tempête dans un verre d’eau, un complot

C’est sur ce point que Victor Castanet pense déceler une preuve du complot destiné à l’intimider ou le faire taire. Pour lui, celui qui sait que son livre va sortir est forcément suspect. Et les suspects, on les dénonce, on les salit. Air connu.

Et pourquoi « celui qui sait » ne serait-il pas plutôt bien informé, comme Victor Castanet peut l’être également  ? Si mon domaine d’activité ne m’a pas donné l’occasion de sortir énormément de scoops dans ma carrière, ce qui n’est d’ailleurs pas la vocation première du pure-player Economiematin.fr, dont les moyens sont limités, nous avons tout de même sortis quelques sujets exclusifs dans le passé. Ainsi en est-il par exemple du « plan secret de la SNCF pour le TGV » que nous avons révélé en exclusivité, et qui a fait l’ouverture de tous les journaux TV, et de toute la presse écrite et des matinales radio le lendemain. Un scoop qui me vaudra un coup de téléphone du patron de la SNCF d’alors, Guillaume Pépy, me demandant... de lui révéler la source de mon information. « Je demande partout cette étude, et on me répond qu’elle n’existe pas ! »

Scoop Tarifs Sncf Economiematin

Oh mais, hasard, Victor, si tu m’entends... Victor ! Guillaume Pépy ne serait-il pas justement... président du conseil d’administration d’Orpéa ? La voilà la pièce du puzzle manquante, tout était cousu de fil blanc, et sous nos yeux, évidemment ! A côté de Guillaume Pépy, devenu calife à la place du calife, Iznogoud est un amateur.

Restons sérieux, le sujet l’exige. Comment celui qui sait, sait, et d’abord, pourquoi sait-il ? C’est ca, la vraie question que Victor Castanet n’a pas voulu poser, ou plutôt, a volontairement éludé. Tous les journalistes ont pourtant la réponse. Si on sait quelque chose, c’est parce que quelqu’un nous l’a dit. Et ce quelqu’un, dans la plupart des cas, a évidemment un intérêt à nous le dire, à la dire à un journaliste. Un intérêt direct ou indirect, personnel ou professionnel.

Victor, mon cher confrère, tout ceux qui t’ont alimenté en témoignages, et parfois, en documents confidentiels, quel était donc leur intérêt réel à te parler ? As-tu eu affaire exclusivement à des repentis, contrits d’avoir contribué à rationner les couches et les biscottes tout en augmentant les tarifs d’inscription ? Pourquoi transformer un consultant en intelligence économique, dont tu m’as d’ailleurs donné le nom, afin que je puisse retrouver mes échanges avec lui dans mon ordinateur, en un « détective privé » ?

Mieux encore, parlons vrai : parfois, celui qui transmet une information, en espère une autre en retour, en échange de bons procédés.

Ainsi donc, si je sais, oh, chance incroyable, dix jours avant la parution du livre « Les Fossoyeurs », chez quel éditeur le livre sort, et de quoi il est censé parler, oui, c’est évidemment quelqu’un qui s’intéresse au sujet qui me le dit. Et conformément aux règles déontologiques du respect des sources -qui arrangent Victor Castanet quand il veut, mais pas quand ces règles lui sont opposées- non, je n’ai pas vocation à lui dire qui est à la source de l’information ! Ni même, d’ailleurs, quelles sont ses motivations ! Ce dont d’ailleurs je n’ai cure en réalité...

Si vous êtes encore là, en train de lire mes lignes, c’est peut-être d’abord parce que mon papier vous intéresse, voire vous amuse, mais aussi parce que vous voulez savoir le fin mot de l’histoire.

En réalité, il n’y en a pas. Je n’ai pas envoyé de SMS à Victor Castanet pour lui dire qu’il avait été bien peu confraternel, et en réalité, relativement malhonnête, de reproduire seulement ce qui l’arrangeait dans son livre, afin de rendre le chapitre dans lequel il me fait « l’honneur" d’être cité plus croustillant. C’est tellement plus séduisant de faire un lien entre deux sujets qui n’en ont en réalité aucun, plutôt que d’envisager qu’il n’est pas seul à pouvoir être piraté, espionné, bref.. une cible. J’ajoute, en mettant à jour cet article vendredi 27 janvier 2023, après le coup de téléphone d’un confrère qui cherchait (vraiment) à comprendre, que Victor Castanet m’a soumis à un chantage. Il m’a proposé de taire mon nom, et celui d’EconomieMatin, dans son livre (en fait, à l’époque, il parlait d’un article à sortir très prochainement dans le Monde), en échange de la révélation de l’identité de la personne qui m’avait alerté de la sortie d’"un livre sur le scandale des EHPAD chez Fayard » (sic).Je ne savais rien de plus, à commencer par le nom de l’auteur, ni non plus que le livre ciblerait un groupe en particulier, et non les établissements accueillant les personnes âgées en général.

Victor Castanet a le droit d’être piraté, mais pas les autres

Oui, un article malveillant sur un ancien cadre d'Orpéa a été injecté à notre insu sur notre site, et antidaté pour ne pas être détecté, justement parce que ceux qui l’ont fait avaient besoin d’un support référent, comme EconomieMatin. Ce que d’ailleurs, Victor Castanet explique dans son ouvrage ! Et oui, ceux qui ont commis ce «  délit d’intrusion non autorisée dans système de traitement automatisé des données » savaient pertinemment que notre CMS, qui avait déjà été piraté par... l’Etat Islamique en 2016, souffrait, comme des millions d’autres, de failles critiques. Economiematin.fr a d’ailleurs été mis mettant à terre en 2015, dans la foulée du piratage du site TV5Monde/France24. Qui a bénéficié du soutien logistiques des services de cyber guerre de l’Etat. Nous, non. Nous avons signalé ce piratage sur la plateforme gouvernementale ad hoc, créé au lendemain de l’attentat de Charlie Hebdo. Personne ne nous a jamais contacté, ni non plus proposé une quelconque assistance, afin de mieux sécuriser notre site web. Nous avons tout remonté tout seul, avec nos petits doigts..

Victor Castanet se garde bien par ailleurs de dire dans son livre que d’autres articles du même acabit sont toujours en ligne sur Internet, à l’heure ou je publie cet article. Alors que nous, bien au contraire l’avons supprimé de notre CMS (content management system) immédiatement, dès que nous avons été informés de son existence !  Victor Castanet écrit par ailleurs dans son livre que je mets « un certain temps à répondre" au détective privé, qui a mis à jour la kabbale contre son client, ancien cadre d'Orpéa. La réalité, c’est que je mets très exactement... 9 minutes à répondre sur Linkedin. La conversation, que le réseau social professionnel a conservé automatiquement, en fait foi, pour qui en douterait.

D’ailleurs, et contrairement aussi à ce que prétend Victor Castanet, ce n’est pas un « détective privé » qui est à la manoeuvre, ce qui renforce bien évidemment l’ambiance générale de film d'espionnage qui plane sur ses chapitres additionnels. En fait d’espion-détective, il s’agit beaucoup plus prosaïquement d’un... consultant en intelligence économique ! Oui oui, ceux là même dont Victor Castanet dénonce la mainmise dans cette affaire. Un consultant qui, d’ailleurs, en guise d’entrée en matière, se recommande auprès de moi... d’une connaissance commune, pour que j’accueille avec bienveillance et célérité sa requête !

Une enquête journalistique admirable, pas un film d'espionnage

On le voit : si le travail de Victor Castanet est admirable, et ce qu’il a dénoncé, scandaleux, il est en revanche malheureux de constater qu’à vouloir défendre une thèse coûte que coûte, en enrobant le tout d’un parfum d’espionnage, il en vient à désigner des ennemis qui n’en sont pas, à voir des complots et des complices là où il n’y en a pas.

Personnellement, j’ai du mal, évidemment, à en vouloir à mon confrère d’avoir procédé ainsi. Il a des circonstances atténuantes, il a d’abord et surtout énormément de mérite. Mais peut-être, à force de travailler seul, trop seul, perd-t-on parfois pied avec la réalité, et le bon sens. Je lui souhaite de constituer autour de lui une équipe, et de goûter aussi aux joies du management et de la gestion, comme c’est mon cas depuis bientôt 19 ans (EconomieMatin a été fondé par mes soins en 2004, son numéro 1 est sorti le 21 juin de la même année).

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Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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