Influenceurs : les règles classiques de la publicité s’appliquent, rappelle la DGCCRF

Les influenceurs sont tenus de respecter la réglementation sur la publicité et les droits des consommateurs, au même titre que l’auteur de tout autre support publicitaire, rappelle la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF). Une soixantaine d’influenceurs viennent d’ailleurs d’être sanctionnés.

Anton Kunin
Par Anton Kunin Modifié le 24 janvier 2023 à 12h04
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Les pratiques commerciales trompeuses, comme le fait de masquer le caractère commercial d’une publication, peuvent en effet être punies de deux ans d’emprisonnement et jusqu’à 300.000 euros d’amende. - © Economie Matin
300.000 euroLes pratiques commerciales trompeuses, comme le fait de masquer le caractère commercial d’une publication, peuvent en effet être punies de deux ans d’emprisonnement et jusqu’à 300.000 euros d’amende.

Influenceurs : l’absence de mention commerciale sur les publicités est passible d’une lourde sanction

Pour beaucoup de personnes, les influenceurs sur les réseaux sociaux sont devenus incontournables. Leurs recommandations pèsent dans le comportement économique des consommateurs. Et c’est là qu’il y a un flou : le plus souvent ces recommandations ne proviennent pas d’eux-mêmes directement mais sont des sortes de pages de publicité payée par des annonceurs. Or, les influenceurs s’affranchissent des règles propres à la publicité.

D’après une enquête de la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF), qui s’est penchée sur 60 youtubeurs et tiktokers français, aucun d’entre eux n’indiquait le caractère commercial de leurs publications promotionnelles. La DGCCRF rappelle que l’absence d’une telle mention peut être punie de deux ans d’emprisonnement et jusqu’à 300.000 euros d’amende. Et, au même titre que les acteurs traditionnels du secteur publicitaire, les influenceurs doivent respecter les modalités spécifiques de publicité relatives à certains produits ou services (services financiers ou jeux d’argent) ainsi que les interdictions de publicité (tabac/alcool, médicaments, produits dangereux…).

Les réseaux sociaux, une jungle de la publicité cachée

Parmi les 60 influenceurs contrôlés par la DGCCRF, certains ont par ailleurs trompé les consommateurs sur les propriétés des produits vendus (fausses allégations anti-Covid, produits bio ou naturels qui ne l’étaient pas…) ou ont promu des produits ou services risqués, notamment dans le domaine des paris sportifs, en s’affranchissant des règles encadrant ces produits. Certains ont fait la publicité d’injections à visée esthétique administrées par des esthéticiens et non pas des professionnels de santé. D’autres se sont carrément adonnés à des escroqueries, comme celle de l’utilisation de Compte personnel de formation (CPF) pour récupérer des espèces ou des cadeaux, et donc détourner de l’argent dédié à la formation.

Bercy mène actuellement une consultation publique afin de créer un cadre légal pour la pratique des influenceurs. Une série de réunions avec une cinquantaine d'influenceurs a été conduite dès décembre 2022. Des décisions seront annoncées d'ici mars 2023.

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Anton Kunin

Après son Master de journalisme, Anton Kunin a rejoint l'équipe d'ÉconomieMatin, où il écrit sur des sujets liés à la consommation, la banque, l'immobilier, l'e-commerce et les transports.

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