En octobre dernier, la filière du transport de marchandises et de la logistique a émis une série de recommandations dans le cadre du plan national de sobriété énergétique. Placer les entrepôts au barycentre des flux apparaît comme un moyen efficace de poursuivre la décarbonation de la filière.
Dans le cadre du plan de sobriété énergétique, la filière du transport et de la logistique a rappelé l’importance de la question du barycentre
Les recommandations en faveur de la sobriété énergétique
L’association professionnelle France Logistique a été mise à contribution par le gouvernement pour identifier une série de mesures susceptibles de réduire la consommation énergétique de la filière du transport et de la logistique.
Plusieurs recommandations ont été formulées pour contribuer au plan national de sobriété énergétique. Ces recommandations portent sur l’entreprise, l’immobilier logistique, le transport de marchandises et la décarbonation de la filière. La massification du transport routier, l’optimisation des livraisons, l’entretien rigoureux des véhicules, notamment grâce au remplacement des pièces détachées pour poids-lourds, ou encore les formations à l’éco-conduite figurent parmi les pistes privilégiées.
Si les poids-lourds longue distance consomment aujourd’hui 30 % de moins qu’il y a 30 ans, des efforts restent à fournir pour verdir les flottes, via l’achat de véhicules électriques et l’utilisation d’énergies décarbonées. France Logistique recommande aussi, pour réduire la consommation, de placer les entrepôts au barycentre des flux, et de faire en sorte qu’à terme, ils produisent leur propre énergie.
Qu’est-ce que la méthode du barycentre ?
Dans le domaine de la logistique, la méthode du barycentre – ou centre de gravité – consiste à déterminer la localisation idéale d’un entrepôt de façon à réduire les coûts de distribution.
A l’aide d’un logiciel de cartographie, on renseigne les coordonnées de chaque ville à desservir, et le barycentre est automatiquement placé dans une logique d’optimisation des coûts. On parle également de barycentre pondéré lorsque d’autres indicateurs sont pris en compte dans le calcul, comme les quantités à expédier, les péages autoroutiers, les restrictions horaires appliquées aux livraisons, le nombre de consommateurs au sein d’une ville ou encore le chiffre d’affaires pour chacun des sites desservis.
Avec la méthode du barycentre pondéré, tous les points répertoriés sur la carte n’ont pas le même poids, et le barycentre est déterminé en fonction de la moyenne pondérée des différentes coordonnées, ce qui permet d’obtenir un résultat plus fin.
Si l’objectif premier de cette méthode est d’optimiser les coûts de distribution, elle présente également un intérêt dans le cadre de la décarbonation et de la sobriété énergétique. En effet, en rationnalisant les déplacements, les entreprises permettent à leurs flottes de véhicules de parcourir moins de kilomètres et donc de consommer moins de carburant, ce qui réduit également les émissions de gaz à effet de serre. Dans le cas des véhicules électriques, placer l’entrepôt au barycentre des flux permet de diminuer la consommation électrique.
Le secteur du transport de marchandises et de la logistique prend déjà en compte divers paramètres avant de choisir l’emplacement d’un entrepôt, comme le bassin de consommation dans un rayon d’environ 200 km pour les entrepôts à vocation régionale ou locale, le bassin d’emploi, la fiscalité locale ou encore la qualité des infrastructures routières. Il devra désormais, pour poursuivre l’effort de décarbonation et participer à la sobriété énergétique, considérer le barycentre des flux comme un levier majeur de la transition énergétique.