L’annonce du gouvernement espagnol n’a pas manqué de faire du bruit : la TVA sur certains produits alimentaires de première nécessité a été annulée. Une mesure temporaire visant à lutter contre l’inflation… et que certains voudraient reproduire en France.
TVA à 0% sur l’alimentation ? Pour Bruno Le Maire, c’est toujours « niet »
Mais pour Bruno Le Maire, il n’en est pas question. Il a peur que ce soient les distributeurs qui en profitent.
Pour Bruno Le Maire, les distributeurs s’en mettraient plein les poches
Les distributeurs seraient-ils de méchants capitalistes qui ne pensent qu’à augmenter leurs marges ? C’est l’avis de Bruno Le Maire. Invité de l’émission Quotidien, le 2 janvier 2023, il est revenu sur le mesure espagnole d’annulation de la TVA sur les produits alimentaires. Avec cette mesure, le gouvernement de Pedro Sanchez devrait réussir à faire baisser le prix des produits de première nécessité durant tout le premier semestre 2023.
Mais pour le ministre de l’Économie français, ce n’est pas une bonne façon de faire. Et c’est la faute aux distributeurs. « Quand on baisse la TVA sur les produits alimentaires, en règle générale, ça va plutôt dans la poche du distributeur que dans la poche du consommateur », a-t-il déclaré. Carrefour, E.Leclerc, Auchan et consorts apprécieront. Car, selon lui, les distributeurs ne joueraient tout simplement pas le jeu. « On peut toujours espérer […], mais je suis réaliste. »
La TVA s’ajoute au prix, le contrôle serait pourtant simple
Reste que si les distributeurs ne jouent pas le jeu, le vérifier serait en réalité très simple. La TVA, Taxe sur la Valeur Ajoutée, vient comme son nom l’indique s’ajouter au prix. Vérifier que les distributeurs ne profitent pas d’une baisse de la TVA pour augmenter leurs marges serait donc relativement simple.
Mais la mesure aurait surtout un coût : « 10 milliards d’euros », selon le ministre de l’Économie. Une facture, pour l’État, qui viendrait s’ajouter aux autres dépenses, et notamment le maintien du bouclier tarifaire. Bien que les prix du gaz et de l’électricité augmenteront de 15% en ce début d’année 2023, ils restent bloqués. Le gouvernement déboursera pour protéger les ménages « 46 milliards d’euros », estime Bruno Le Maire. « Près de cinq fois plus, donc c'est cinq fois plus efficace. »