Le marché immobilier en France a connu une année 2022 faste, sans toutefois atteindre le record de 2021. Les prix continuent d’augmenter, mais avec des disparités et, surtout, une inversion de tendance dans les grandes villes dont Paris. Quant aux maisons, la demande a reculé après avoir explosé post-pandémie…
Immobilier : des biens plus chers, les primo-accédants pénalisés en 2022
Encore plus d’un million de ventes immobilières en France
Le groupe La Forêt dévoile, le 2 janvier 2023, son « point de marché annuel » pour l’année 2022. Une année marquée par de nombreuses ventes : le nombre a une nouvelle fois dépassé le million. Mais il est en baisse de 4%, notamment à cause des problèmes liés à la finalisation des dossiers de crédit et la hausse des taux d’intérêts. Une tendance qui ne devrait pas s’inverser en 2023.
Si la Banque de France a relevé le taux d’usure pour le 1er trimestre 2023, les banques poursuivent la hausse des taux. Ils pourraient dépasser les 3% dès le premier trimestre 2023, réduisant le pouvoir d’achat des ménages.
Et c’est ce qui s’est passé en 2022, souligne La Forêt. « En 2022, le pouvoir d’achat immobilier a reculé ». Surtout pour les primo-accédants : ils ne représentent plus que 32% des acheteurs, contre plus de 50%. Désormais, les « secundo-accédants » sont ceux qui achètent le plus, 49% des ventes en 2022.
Dans l’immobilier, la hausse des prix a continué
Outre les difficultés liés aux crédits et au taux d’usure, les acheteurs ont continué de souffrir de la hausse des prix. En moyenne, selon La Forêt, ils ont augmenté de 4,7% en 2022. Atteignant ainsi 3.530 euros le mètre carré. L’attrait des maisons a poussé les prix fortement vers le haut (+6,8% en 2022), et les appartements n’ont pas été épargnés (+3,7%).
Toutefois, l’année est marquée par un retournement de situation inattendu : les prix à Paris baissent de 1,3% en 2022. La Ville Lumière reste néanmoins au-dessus des 10.000 euros le mètre carré en moyenne (10.172 euros), deux fois plus chère que Lyon (5.070 euros) et près de trois fois plus chère que Strasbourg (3.834 euros). Mais c’est bien en région que les prix augmentent le plus, avec une hausse de 6,6% selon l’étude La Forêt. En comparaison, en Île-de-France les prix n’ont augmenté que de 2,2%.
Paris reste malgré tout un moteur majeur de l’immobilier en France. En 2022, le nombre de transactions dans la capitale a grimpé de 8%, contre des reculs de 6% en Île-de-France hors Paris et de 3% en régions.
2023 : l’immobilier marqué par le retour des négociations ?
Face aux dossiers de plus en plus scrutés par les banques, et souvent bloqués, en 2022 les délais de vente se sont allongés. Il fallait en moyenne 81 jours pour conclure une vente, deux jours de plus qu’en 2021. Une hausse portée par les ventes d’appartements dont le délai grimpe de 5 jours sur un an atteignant 83 jours. Le délai pour la vente d’une maison, de son côté, reste stable à 76 jours.
L’année 2023 s’annonce donc complexe. D’un côté, les crédits coûtent de plus en plus cher, ce qui va compliquer les achats par les ménages les plus fragiles. Mais, d’un autre côté, 2022 a connu une hausse des marges de négociation. Les acheteurs ont pu espérer en 2022 faire baisser le prix de 4,53%, en hausse de 0,15%. Une marge qui atteint 4,85% en moyenne en région.
Les négociations seront légion, en 2023 : l’offre se reconstitue, souligne le réseau d’agences. 12% de biens en vente en plus en 2022 par rapport à 2021, et tout particulièrement à Paris (+25%). Mais « cette offre qui se redresse au national n’en reste pas moins insuffisante pour répondre à la demande, au regard d’une population qui croît, d’un phénomène de décohabitation bien présent, ainsi que d’un marché du neuf toujours en panne ».