Les prix du pétrole en Bourse ont repris des couleurs après avoir atteint des niveaux pré-guerre en Ukraine. Et la tendance pourrait se confirmer dans les mois à venir avec l’inquiétude de l’OPEP+, le Cartel de l’Or noir, concernant l’Iran et l’accord sur le nucléaire. Car le marché risque d’être inondé.
Nucléaire iranien, embargo américain et pétrole
Les discussions sur le nucléaire iranien entre le pays et l’Occident avancent bien. Téhéran, selon un haut responsable américain relayé par l’agence Reuters, aurait fait un pas en vue de trouver une sortie de crise, sans plus de précisions. L’Occident veut en effet limiter le développement du programme nucléaire iranien, notamment du point de vue des armes atomiques, et pour ce faire a joué la carte de l’embargo il y a des années de cela.
Or, si un accord sur le nucléaire est trouvé, ces embargos pourraient être partiellement ou totalement levés, permettant à l’économie iranienne de se développer à nouveau. De quoi inquiéter l’OPEP+, l’OPEP et ses alliés : l’Iran détient de larges réserves de pétrole que le pays n’a pas pu exploiter à cause de l’interdiction d’exporter cette matière première. Si l’Iran ouvre les vannes, le prix du pétrole en Bourse pourrait s’effondrer.
L’OPEP veut maintenir les prix du pétrole à un niveau élevé
L’autre risque pour le prix du pétrole est celui d’un ralentissement de la demande mondiale sur front de crise économique majeure. Contrairement à ce qui était attendu à la sortie de la crise sanitaire, les années 2022 et 2023 présentent un risque de récession pour les grandes économies occidentales. La Chine aussi inquiète du fait de sa stratégie « zéro Covid » et des confinements qui continuent dans le pays. Or, une chute du baril de pétrole ne ferait pas les affaires de l’Arabie Saoudite et ses alliés : les revenus des pays producteurs en souffriraient lourdement.
L’Arabie Saoudite a donc annoncé réfléchir à une baisse de la production, en fonction de l’évolution de la situation. Un coup de pression sur les marchés qui a pour objectif de conserver les prix du pétrole à des niveaux élevés.
Si une telle décision est prise, et elle pourrait l’être « à tout moment » selon les propos du ministre de l’Énergie saoudien, Abdelaziz ben Salmane, relayés par Bloomberg, l’effet en Bourse serait immédiat. Le Brent comme le WTI pourraient connaître une hausse de prix et repasser au-dessus des 100 dollars le baril.
Le WTI avait chuté sous la barre des 90 dollars le baril mi-août 2022, mais s’échangeait déjà à plus de 92 dollars une semaine après.