La Banque centrale européenne a l’intention de poursuivre et d’amplifier sa politique de relèvement des taux directeurs pour juguler une inflation toujours très élevée dans la zone euro. Quitte à enrayer l’activité économique.
Banque centrale européenne : les taux directeurs n’ont pas fini d’augmenter
Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), s'est voulue combative dans ses vœux aux Européens. « Nous augmentons les taux d'intérêt et nous les augmenterons encore, à un rythme soutenu, jusqu'à ce qu'ils soient à un niveau qui assure un retour rapide de l'inflation à notre cible à moyen terme de 2% », a-t-elle martelé. En ajoutant : « Et nous réussirons ». Pas de quoi rassurer tous ceux qui voient dans cette hausse des taux directeurs une stratégie qui corsète l'activité économique. Mais avec une inflation qui tourne autour de 11% dans la zone euro, la réponse de la BCE doit être forte.
Des taux directeurs en surchauffe
Après de longs mois d'atermoiement, la Banque centrale a décidé de relever ses taux à partir du mois de juillet. Depuis, le relèvement est de 2,5 points (0,5 point en décembre), du jamais-vu pour l'institution qui a bien l'intention de poursuivre cette politique. L'inflation « nuit à tout le monde, en particulier aux pauvres » dont le pouvoir d'achat s'est rétréci depuis le début de l'année, a rappelé Christine Lagarde. Le discours est très différent de celui entendu il y a un an, alors que la BCE pensait encore que le phénomène de hausse des prix ne serait que passager.
L'inflation s'est accélérée avec la guerre en Ukraine
À l'époque, Christine Lagarde n'évoquait même pas la possibilité d'une hausse des taux en 2022. Ça n'est évidemment pas du tout ce qui s'est passé. La guerre en Ukraine a fini de convaincre la Banque centrale que l'inflation était là pour durer. L'invasion russe a en effet eu un effet accélérateur sur la hausse des prix, notamment ceux de l'énergie qui pèse si lourd en Europe.