Eco Digest du 24 mai 2012 (1) - Les dirigeants de l’Union européenne réunis à Bruxelles ont adopté dans la nuit de mercredi à jeudi un « texte » pour souligner leur « volonté » de voir la Grèce rester dans la zone euro.
Les 27 leaders européens participaient hier à un sommet informel consacré à la croissance et à la crise économique. Un peu plus tôt, le couple franco-allemand avait une nouvelle fois affiché ses désaccords sur les euro-obligations. François Hollande défend toujours ces titres de dette mutualisés dans la zone euro. « C’est tout de suite qu’il convient d’agir pour la croissance », a déclaré le président français à son arrivée. Mais rien n’y fait, la chancelière allemande Angela Merkel les juge inefficaces. « Les euro-obligations ne sont pas une contribution à la croissance », lui a-t-elle répondu, leur préférant des réformes structurelles et d’intégration. François Hollande espère toutefois l'adoption d'un pacte de croissance avant l'été.
En bon diplomate, le président de l’UE, Herman Van Rompuy, a exhorté les dirigeants à manifester « une forte volonté de compromis ». Et d’ajouter que les mesures pour stimuler la croissance devaient être débattues « sans tabou », avant le prochain Conseil européen des 28 et 29 juin. Tandis que les Pays-Bas et la Finlande soutiennent l’intransigeance allemande, la Commission européenne, le Luxembourg et l’Italie ont rallié la position française. Pour faire bonne figure, les deux camps ont tenté de minimiser l'étendue des désaccords. L’augmentation du capital de la Banque européenne d’investissement, la réorientation de fonds structurels européens ou la taxe sur les transactions financières sont toujours au menu des discussions.
La crise en Grèce s’éternise et agite les marchés financiers. L’euro est passé sous 1,26 dollar mercredi pour la première fois depuis l'été 2010 alors que les Bourses européennes chutaient fortement. Des plans de secours d’urgence en cas de sortie de la Grèce de l’Union monétaire sont d’ailleurs à l’étude dans les capitales européennes, ont révélé lundi plusieurs diplomates. La mission a été confiée par le comité de préparation de l'Eurogroupe aux gouvernements de la zone euro. L’information a été aussitôt démentie par Athènes. Il y a quelques jours, l'ancien Premier ministre grec Lucas Papadémos estimait pourtant que « le risque que la Grèce quitte l'euro est réel ».
En outre, une note de travail rédigée par un Etat membre et consultée par l’agence Reuters, détaille le coût potentiel pour chaque pays de la zone euro d'une éventuelle sortie de la Grèce. Le document évoque ainsi la recherche d’un « divorce à l'amiable » et le soutien financier conjoint de l'Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI), qui pourraient avoisiner les 50 milliards d'euros si Athènes décidait d’abandonner la monnaie unique. Après les réformes impopulaires et les 38,4 milliards d'euros déjà déboursés dans le cadre du second plan de sauvetage de 130 milliards d'euros, le pays attend les prochains versements.
- Si les indices boursiers européens dévissent, l'obligataire allemand se porte bien. Les taux à dix ans de l'obligation allemande sont tombés mercredi après-midi à un nouveau plus bas historique, les investisseurs jugeant ces titres de dette parmi les plus sûrs sur le marché. Berlin a emprunté 4,44 milliards d'euros à taux zéro, c'est-à-dire sans intérêt sur cette dette. En France, le taux à dix ans de l'obligation de référence reculait aussi à son plus bas niveau depuis octobre 2011. Le taux français à dix ans reculait à 2,724 % contre 2,78 % mardi.