Au vu de la flambée de l’inflation, de nombreux salariés exigent des hausses de leur rémunération pour éviter de plomber leur pouvoir d’achat. Mais attention : la BCE craint une spirale inflationniste alimentée par les augmentations de salaires.
À cause des hausses de salaires, l’inflation n’a pas fini d’augmenter selon la BCE
La flambée des prix actuelle est le résultat des conséquences de la crise sanitaire d'une part, et la guerre en Ukraine de l'autre. Cette spirale pourrait bien être remplacée par une autre : celle des augmentations de salaires. La Banque centrale européenne écrit en effet que « la hausse des salaires sera le principal moteur de la hausse des prix au cours des prochaines années », selon Philip Lane, l'économiste en chef de la BCE. Ce mouvement à la hausse des prix interviendra « même après que les facteurs énergétiques et pandémiques auront disparu ».
La peur d'une spirale inflationniste
L'institution européenne précise néanmoins qu'on n'est pas encore dans cette spirale inflationniste prix/salaires. En effet, alors que l'inflation dans la zone euro devrait tourner autour de 10% en 2022, les rémunérations n'ont augmenté que de 3,8% cette année, et il est prévu qu'elles soient relevées de 3,5% l'année prochaine. Néanmoins, il existe des signaux annonciateurs des hausses de salaires à venir. C'est le cas en Allemagne, où les secteurs de l'industrie, de l'électronique et de la métallurgie se sont entendus sur une augmentation des rémunérations de 8,5% en deux ans. Une hausse jugée « supérieure à la normale », selon la BCE, mais qui reflète le processus de rattrapage des salaires et du pouvoir d'achat qui ont baissé depuis l'été 2021.
À terme, les salaires suivront la hausse des prix
La hausse vertigineuse des prix de l'énergie et des matières premières a en effet resserré le pouvoir d'achat, puisque les salaires n'ont pas suivi, ce qui alimente les exigences des salariés d'une augmentation des rémunérations. Toutefois, la BCE estime que ces demandes n'impulsent pas de changement permanent dans la dynamique des salaires nominaux. Philip Lane écrit en effet que les salaires finissent par retrouver un rythme correspondant à la somme de la croissance de la productivité du travail et de l'objectif de la BCE de 2% d'inflation annuelle.