Eco Digest (1) du mardi 24 juillet 2012 - Entre 21 000 et 32 000 milliards de dollars, soit 17 000 à 25 500 milliards d'euros, continuent à être dissimulés dans le monde au sein des très controversés paradis fiscaux, révèle une étude publiée dimanche par l'association Tax Justice Network. Le montant, équivalent au PIB combiné des États-Unis et du Japon, priverait les États d’un minimum de 280 milliards de dollars (225 milliards d'euros) de revenus fiscaux. Les fortunes personnelles dissimulées constituent ainsi un « énorme trou noir dans l'économie mondiale », selon James Henry, économiste en charge de l'étude, qui souligne la complicité des grandes banques privées internationales, comme UBS, Crédit Suisse ou Goldman Sachs. En France, l'évasion fiscale a été évaluée entre 40 et 50 milliards d'euros par an par la Commission parlementaire sur les paradis fiscaux.
- Moody's a abaissé lundi de « stable » à « négative » la perspective de la dette publique de l'Allemagne, des Pays-Bas et du Luxembourg. L'agence de notation financière invoque « l'incertitude croissante » sur l'issue de la crise de la dette en Europe, notamment « la probabilité de plus en plus forte d'une sortie de la Grèce de l'euro » et son « impact » sur des Etats-membres comme l'Espagne et l'Italie.
- Les taux d'emprunt espagnols et italiens s'envolent sur les marchés. Les taux longs ibériques ont ainsi grimpé à plus de 7,5%, un record depuis la création de la monnaie unique. Les autorités espagnoles et italiennes de régulation des marchés ont d’ailleurs annoncé lundi une interdiction temporaire d’au moins trois mois des ventes à découvert de valeurs financières. Pour ne rien arranger, la région de Valence, la plus endettée d'Espagne, tirait vendredi la sonnette d'alarme. Fragilisées par leurs déficits publics abyssaux et l'effondrement de l'immobilier, d’autres régions craignent aussi pour leur survie financière. Un risque de contagion, par effet domino, laisse toujours planer la menace d’un écroulement de l’économie et de son sauvetage à grande échelle.
- De son côté, la Grèce, sous perfusion de l'Union européenne, reste dans l’expectative, avant l’arrivée prochaine des inspecteurs de la troïka (BCE, FMI, UE) qui doivent réaliser un nouvel audit et vérifier l'utilisation des aides allouées à Athènes. Dans l'incertitude, les Bourses européennes ont poursuivi lundi leur plongée : le CAC40 a reculé de 2,89 %, le Footsie de Londres, de 2,09% et le Dax de Francfort, de 3,18%. L''indice grec Athex a quant à lui enregistré une perte massive de 8,10 % ! Dans le même temps, l'euro chutait à 1,20 dollar, son plus bas depuis deux ans face à la devise américaine.
- Canal Plus pourra racheter sous conditions les deux chaînes gratuites Direct 8 et Direct Star du groupe Bolloré, a annoncé lundi l'Autorité de la concurrence. En échange, la chaîne cryptée devra céder ses parts dans Orange Cinéma Séries. Parmi les « engagements substantiels, crédibles et vérifiables » pris par Canal Plus, le gendarme français de la concurrence mentionne « une limitation des acquisitions de droits des films américains, des séries américaines et des films français » ainsi que des conditions apportées aux cessions des droits d'événements sportifs « d'importance majeure ». Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) doit rendre son ultime décision sur cette prise de contrôle en septembre.