Ecodigest du 20 août 2012 (1) – La Finlande se prépare à l’éclatement de la zone Euro. C’est le quotidien anglais « Daily Telegraph » et le magazine allemand « Der Spiegel » qui l’ont révélé ce week-end. Ce qui n’est pas anodin quant on sait que l’Angleterre a toujours roulé contre la monnaie unique, et qu’en Allemagne, de plus en plus de personnalités se déclarent favorable à la sortie de la Grèce de l’euro. Ou même à la sortie de l’euro tout court...
Côté finlandais en tout cas, l’information vient directement du ministre des Affaires Etrangères Erkki Tuomioja, et c’est une première en Europe. Il est en effet le premier ministre d'un gouvernement de la zone à révéler publiquement ce que beaucoup font en secret. Il annonce que son gouvernement a « élaboré une sorte de plan opérationnel pour faire face à toute éventualité » car « nous avons à faire face ouvertement à la possibilité d’un éclatement de la zone euro ». Son collègues des Affaires Européennes, Alexander Stubb, a eu beau déclarer qu’il ne « fallait pas jouer avec le feu [en] suggérant l’éclatement de la zone euro », cette déclaration montre bien à quel point les pays « vertueux » de la zone euro sont inquiets de la situation en Grèce, mais aussi en Espagne et au Portugal, pour ne citer que ceux-là. D’autant plus que la Grèce, qui n’en est plus à un écart ou un mensonge près, aurait sous-estimé ses besoins financiers à court terme. Le gouvernement grec aurait besoin de 14 milliards et non d’un peu plus de 11 pour boucler ses fins de mois, et c’est pour aller faire la manche auprès de ses partenaires que le Premier ministre grec, Antonis Samaras, passera à Paris samedi prochain, après Berlin vendredi.
Dans le même temps, un autre pays vertueux de la zone euro, l’Autriche, même si elle a perdu son triple A, ce qui n’est pas encore le cas de la Finlande, demande à ce que l’on fixe les règles du jeu pour sortir un membre de l’euro. C’est le vice-chancelier et ministre des Affaires étrangères autrichiens qui a jeté le pavé dans la mare, parlant de mettre en place un « mécanisme d’éjection de la zone euro ». Qui, s’il existait, aurait déjà servi, à l’entendre, en l’occurrence, à le lire dans un petit quotidien autrichien, le « Kurier ».