Ecodigest du mercredi 29 août 2012 (2) - Angela Merkel vend les produits allemands aux chinois. La chancelière allemande sera en Chine à partir d'aujourd'hui, entourée de pas moins de sept de ses ministres et d'une vingtaine de grands patrons. Objectif à peine masquer : augmenter encore les relations commerciales entre les deux pays, qui échangent chaque année 144 milliards d'euros de marchandises. Bien entendu, l'Allemagne importe plus de produits chinois qu'elle n'en exporte. Elle fait venir pour 79 milliards d'euros de produits manufacturés ou alimentaires, et en exporte 65 milliards. Mais ses exportations sont particuliérement rentables, à forte marge, essentiellement des produits technologiques de pointe, des machines outils ou encore... des voitures. Les riches chinois roulent en Mercedes, Audi, BMW ou.. Porsche.
Demeurent cependant quelques sujets qui fachent, comme celui de l'industrie photovoltaïque. Historiquement très puissante sur ce marché, l'Allemagne a été victime de la concurrence des fabricants chinois, capables de casser les prix des panneaux solaires. L'ancien géant allemand du secteur, Q-Cells en dépot de bilan a ainsi annoncé dimanche son rachat par le sud-coréen Hanwha. Les fabricants allemands Solaehybrid, Sola Millenium ou Solon, références du marché, ont disparu ces dernières années en un temps record, victime de la concurrence chinoise mais aussi de la baisse des subventions publiques au secteur, en Europe.
BCE-Bundesbank : je t'aime moi non plus. Les critiques du patron de la Bundesbank Jens Weidemann, à l'encontre de la BCE, prête à racheter de la dette espagnole et italienne sur les marchés en cas de besoin, seront sûrement aussi au menu des discussions d'Angela Merkel avec ses homologues chinois, détenteurs d'un paquet de bons du Trésor européens. Jörg Asmussen, membre du directoire de la BCE et allemand malgré son nom à consonance nordique, a promis que la BCE n'agirait "que dans le cadre de [son] mandat" mais que la BCE "ne peut et ne doit pas réparer les erreurs de politique budgétaire et de financement sur les marchés" des gouvernements européens. C'est dit.
-En attendant l'Espagne se prépare à tendre la main à ses partenaires européens. Mariano Rajoy, son Premier ministre, a beau agiter la main et dire "no no no", l'Espagne est très certainement sur le point de demander de l'aide à l'Europe. La Catalogne a ainsi demandé 5 milliards d'euros en urgence au gouvernement central hier, et ce n'est sans doute qu'une aide d'urgence, préalable à d'autres appels de fonds. Plusieurs autres régions espagnoles devraient se tourner vers Madrid, faute de trouver des financements sur les marchés. L'Espagne est le 4e pays européen aidé par le FESF, avec les 100 milliards débloqués pour son seul secteur bancaire... pour l'instant.