Ecodigest du lundi 3 septembre 2012 (1) - 20 milliards de garantie pour sauver le Crédit Immobilier de France. Le sauver ? Non ! La banque ne fera pas faillite, mais disparaîtra tout de même pour avoir fauté. Alors que le CIF, indépendant, négociait son rapprochement avec la Banque Postale, cette dernière a finalement jeté l'éponge jeudi. Vendredi soir, juste avant le week-end, la direction du Crédit Immobilier de France a donc fait savoir au gouvernement qu'il lui manquait.. 4,7 milliards d'euros dans la caisse pour pouvoir rouvrir ce lundi.
L'Etat, pris au piège, a donc apporté sa garantie. Sur les quelques 34 milliards d'euros de prêts immobiliers gérés par la Banque, les pouvoirs publics s'engageraient sur une garantie d'au moins 20 milliards, largement suffisante pour éviter la faillite. Mais cette aide aura pour conséquence de la faire mourir, lentement. Pour respecter les règles de concurrence, elle devra cesser son activité de prêt, continuant seulement de gérer les prêts en cours. Les 2500 salariés de la banque vont donc à terme perdre leur emploi, même si c'est un processus qui prendra sans doute plusieurs années. Pour les clients de la banque, l'opération de soutien de l'Etat sera sans incidence sur leur crédit. Il faudra simplement espérer que les défauts (le risque-crédit) ne soient pas trop supérieurs à la moyenne habituelle en matière de crédit immobilier (1 à 2 %). Le CIF est spécialisé dans l'octroi de crédits aux ménages modestes, et plus de 13% des crédits accordés l'ont été dans le cadre des programmes "prêt à taux zéro" et autres crédits aidés.
Plus d'impôts, c'est maintenant. L'impôt sur le revenu a de fortes chances d'augmenter pour tout le monde, l'an prochain. Le gouvernement, déséspérément à la recherche de nouvelles recettes pour boucler le budget 2013 (au moins 33 milliards d'euros), devrait maintenir le gel du barème de l'impôt sur le revenu. Autrement dit, la grille de calcul des impôts ne tiendra pas compte de l'inflation, augmentant mécaniquement les prélévements, et imposant de nouveaux foyers, jusqu'ici éxonérés. Rendons pourtant à César ce qui est à César : c'est le gouvernement Fillon qui avait décidé au début de l'année du gel de l'indice sur l'impôt sur le revenu. Une mesure que le candidat François Hollande avait trouvé particulièrement injuste. Mais ses ministres de l'Economie et des Finances et du Budget ont du trouver qu'elle était finalement bien pratique. Elle devrait permettre à l'impôt sur le revenu de rapporter 1,7 milliard de plus cet année (sur plus de 50 milliards collectés), mais surtout le double l'an prochain.