Combien de centimes de moins, monsieur le pompiste ? Bonne nouvelle à la veille de l'hiver et de l'indispensable remplissage des cuves de fioul, qui est l'énergie de chauffage de 4,6 millions de foyers français : les prix des hydrocarbures pourraient repartir à la baisse dans quelques jours. Et cette fois, le gouvernement, qui a consenti 3 centimes de baisse sur les taxes qu'il prélève, et les distributeurs qui ont promis un effort identique, n'y sont pour rien.
C'est tout simplement la remontée de l'euro sur les marchés internationaux qui devrait se ressentir prochainement dans les prix à la pompe et du fioul domestique. En quelques jours, la monnaie unique a regagné trois centimes d'euro face au dollar. Les annonces de Mario Draghi la semaine dernière, et sa promesse de rachats illimités de dettes publiques européennes sous conditions, en sont la principale cause.
On attend désormais que la Cour constitutionnelle allemande, qui siège à Karlsruhe et s'est arrogé le droit de juger en dernier ressort de la constitutionnalité des accords internationaux conclus par le gouvernement allemand, se prononce demain sur le mécanisme européen de stabilité. S'il passe, les nuages s'écarteront un peu plus de nos têtes, au moins pour quelques temps. S'il est sanctionné, en revanche...
Les analystes envisagent une remontée de l'euro au dessus du seuil des 1,30 dollar pour 1 euro si Karlsruhe se montre compréhensive. Un euro fort nuit aux exportations européennes, mais permet aux importations, notamment d'hydrocarbures, d'être moins douloureuses pour le porte-monnaie. Eternel dilemne. Il faudra cependant attendre plusieurs semaines pour que la variation du cours de l'euro se répercute sur le prix des carburants à la pompe. L'essence vendue aujourd'hui a été négociée voici plusieurs semaines, et donc achetée au cours de l'euro de cet été, autour d'1,25 dollar pour 1 euro.