De plus en plus de Français vivent dans des déserts médicaux. Conclusion d’une nouvelle étude de l’association de consommateurs UFC-que-Choisir. L’augmentation des dépassements d’honoraires par certains médecins spécialisés accentue cette fracture.
Déserts médicaux : l’étude inquiétante de l’UFC-Que Choisir
Les déserts médicaux s’étendent en France
Après 2012 et 2016, l’UFC-que-Choisir dévoile une nouvelle carte de l’accès aux soins en France. Le constat est sans appel : le nombre de déserts médicaux ne cesse d’augmenter d’année en année. Consulter un médecin généraliste à moins de 45 minutes de chez soi reste encore possible dans la majorité des territoires français. Par contre, l’association de consommateurs note une importante fracture concernant l’accès à des médecins spécialisés.
Ainsi, selon les données récoltées, 19% de la population vit dans un désert médical concernant l’ophtalmologie. Pour la gynécologie, la situation est encore plus inquiétante : 23% des femmes n’ont pas de professionnels à moins de 45 minutes de leur domicile. Enfin, plus grave encore 27,5% des enfants vivent dans un désert médical pédiatrique. Sans surprise, les grandes métropoles comme Lyon, Paris ou encore Nantes sont bien dotées, beaucoup moins pour les territoires ruraux.
Les dépassements d’honoraires accentuent ce phénomène
Pour aller plus loin, l’UFC-Que Choisir prend en compte les tarifs pratiqués par les médecins. Le prix est la première cause de non recours à des professionnels de santé. En prenant en compte cet aspect, les chiffres des déserts médicaux s’accentuent. La part des enfants vivant sans pédiatre à proximité grimpe à 46,8%. Près de 7 femmes sur 10 (66,8%) vivent sans gynécologue conventionné secteur 1.
Enfin, la plus grosse augmentation concerne les médecins ophtalmologistes. Habitués à pratiquer des dépassements d’honoraires, le pourcentage de la population vivant dans un désert médical passe de 19% à 62,8% ! Dans cette étude, l’association de consommateurs pointe du doigt l’émergence des frais supplémentaires pour certaines spécialités. Selon elle, le phénomène est beaucoup plus fréquent qu’en 2016.