Les salaires ne seront pas indexés sur l'inflation, a déclaré Bruno Le Maire. Le ministre de l'Économie veut éviter une « spirale inflationniste »… au grand dam de plusieurs organisations syndicales.
Le gouvernement se refuse à indexer les salaires sur l'inflation. Une « promesse démagogique » de l'opposition et de certains syndicats, selon Bruno Le Maire lors du débat sur la loi de programmation budgétaire au Sénat. Une indexation entrainerait, selon le ministre de l'Économie, une « nouvelle réduction de la marge des entreprises » qui seraient obligées de « répercuter cette perte de marge sur l'augmentation des prix à la consommation ». Cela créerait une « spirale inflationniste sans fin », a-t-il décrit. L'exécutif, « en responsabilité », refuse de pousser le pays dans cette situation « car nous serions perdants sur tous les tableaux ».
Spirale inflationniste sans fin
Cette indexation aurait, d'après Bruno le Maire, pour effet de réduire la compétitivité et l'attractivité de l'économie française. Celui-ci a aussi rappelé l'exemple des années 1970 où « l'augmentation générale et automatique des salaires [avait été] totalement découplée de la productivité du travail ». Ce faisant, le ministre ne faisait que paraphraser le discours d'Emmanuel Macron durant son passage récent sur France 2, selon lequel « les augmentations de salaires, ce n'est pas l'Etat qui les décide ».
Primes défiscalisées et intéressement
Il existe toutefois des solutions pour épauler les salariés dont le pouvoir d'achat est étranglé par l'inflation. Outre la revalorisation régulière du Smic, les entreprises peuvent mettre la main à la pâte via des dispositifs d'intéressement salarié ainsi que par des primes défiscalisées. Le gouvernement plaide aussi pour son système de dividende salarié : « Une entreprise qui distribue des résultats à ses actionnaires doit aussi distribuer à ses employés », selon le locataire de Bercy.