Le secteur du Web3 est en pleine ébullition et continue de se développer dans l’économie traditionnelle à toute vitesse, pourtant le cours de la cryptomonnaie conserve une tendance baissière de long terme et est même, depuis plusieurs mois, en perte de volatilité.
En effet, malgré une actualité de fond mouvementée, les cryptomonnaies restent encore utilisées et considérées principalement, comme un actif spéculatif par des investisseurs.
La blockchain se développe, mais n’est actuellement que peu utilisée par les particuliers. Les entreprises se développent autour du secteur et les acteurs de l‘économie traditionnelle investissent de plus en plus massivement dans le secteur.
Ces derniers devraient proposer de plus en plus de services basés sur la technologie blockchain et la cryptographie, ce qui permettra dans le futur une adoption massive par la population.
Cela étant, le Bitcoin pourrait ne pas être le seul gagnant, ni même le token qui en profitera le plus. Par ailleurs, malgré la décentralisation que prône le Bitcoin, le futur de cette technologie ne sera pas forcément construit autour de cette idée de décentralisation pure.
En effet, les monnaies numériques de banques centrales (MNBC), se développent à grands pas et malgré l’utilisation de la blockchain, celles-ci n’ont rien à voir avec de la décentralisation. Au contraire, le système monétaire reste contrôlé par les banques centrales et la masse monétaire reste contrôlée par ces dernières. Pire encore, les données financières pourraient être réunies sur la blockchain, plutôt que les serveurs de chacune des banques et probablement consultables/gérables uniquement par l’entité qui la contrôle.
Le Bitcoin pour sa part, tend à reprendre la souveraineté monétaire aux Etats et institutions, telles que les banques centrales, pour le redistribuer à la population. Certes, Bitcoin est critiqué principalement pour sa consommation énergétique, souvent à tort ou de manière biaisée, mais la crainte des Etats est probablement de voir leur contrôle sur la monnaie s’amoindrir.
Pour cette raison, il est possible que de nombreuses blockchains/cryptomonnaies profitent du développement du secteur dans l’économie réelle, en réduisant parfois la décentralisation, pendant que Bitcoin pourrait continuer de subir les attaques diverses et variées. Avant de trouver sa place ?
Parmi les entreprises traditionnelles qui s’investissent dans la blockchain, le cas de SWIFT est intéressant. La société mène des tests de compatibilité de la blockchain sur son réseau. Elle teste également l’interopérabilité des cryptomonnaies et surtout des MNBC. Une telle mise en ouvre pourrait profiter à une blockchain déjà existante, qui aiderait à la réussite de ce projet.
Chainlink, une blockchain qui a deux fonctionnalités principales, soit l’interopérabilité des blockchains et le lien entre les informations on-chain et off-chain. Celle-ci, participe au projet de SWIFT et pourrait ainsi peut être profiter grandement de la mise en place d’une telle technologie à l’échelle mondiale.
Prenons également l’exemple de Ripple et de sa cryptomonnaie XRP. Bien que celle-ci ne soit absolument pas décentralisée, et fait face à des attaques de la part de la SEC, elle tend à créer un système monétaire au travers de la blockchain. Les transferts de monnaies fiduciaires passeraient par le jeton XRP au travers de la blockchain. Cette crypto est très suivie des institutionnels et des investisseurs et pourrait même concurrencer SWIFT, sur le papier.
Ces différents exemples montrent que la blockchain devrait être une des technologies centrales de notre monde dans un futur proche, mais que, malgré son utilisation, l’aspect de décentralisation pourrait être mis de côté et le système monétaire pourrait ne pas être bien différent de celui que nous connaissons déjà.
Le Bitcoin, qui conserve et défend cette décentralisation, pourrait ne pas être reconnu à sa juste valeur.
L’effervescence est visible dans le secteur du Web3 avec de gros investisseurs, comme Coinbase ou FTX, mais se voit également dans les sociétés technologiques traditionnelles qui y investissent de plus en plus, comme Mastercard ou Google.
La France attire également des grands noms de la crypto comme Crypto.com ou Binance et de plus en plus de sociétés demandent la certification PSAN, à l’image de Société Générale.
Du côté du marché, les valorisations restent sous pression, ce qui reflète une décorrélation entre les informations fondamentales liées au secteur et l’évolution du prix des cryptomonnaies et appuie encore un peu plus l’aspect spéculatif en lien avec les marchés traditionnels.
Ainsi, que ce soit Ether qui ne profite pas de « The merge », ou le cours de Chainlink qui n’est pas impacté positivement par l’évolution de son projet avec SWIFT, toutes les cryptomonnaies évoluent sous pression comme le sont les marchés traditionnels.
Ces dernières devraient conserver une tendance baissière dans les prochains mois, et le point bas de ce quatrième cycle haussier du Bitcoin n’est probablement pas atteint. Il faut s’attendre à de nouvelles chutes qui pourraient conduire à de nouveaux problèmes de liquidité dans le secteur et à tester un nouveau plus bas de plusieurs années sur le Bitcoin.