L'accès au crédit devrait être encore plus difficile : la Banque centrale européenne s'apprêterait en effet à procéder à une nouvelle hausse des taux directeurs. L'institution espère ainsi juguler l'inflation, au risque de plonger la zone euro en récession…
Pas d'état d'âme pour la Banque centrale européenne (BCE). L'institution de Francfort aurait bel et bien l'intention de procéder à une nouvelle hausse des taux directeurs ce jeudi 27 octobre, à l'occasion de la réunion des gouverneurs. Ce serait la troisième augmentation depuis l'été, après une hausse de 0,50 point en juillet, et de 0,75 point en septembre. Le relèvement attendu cette semaine serait de même niveau, c'est-à-dire 0,75 point. Christine Lagarde, la présidente de la BCE, avait affirmé fin septembre qu'il fallait « briser la demande » pour faire descendre l'inflation.
La BCE passe à l'action, le crédit va être plus difficile à obtenir
C'est qu'il y a le feu à la maison : l'inflation approche dangereusement des 10% dans la zone euro, alors que l'objectif de la BCE est de la limiter à… 2%. On en est donc très loin. Après avoir beaucoup tergiversé en laissant flotter l'euro vis à vis des autres devises, la banque centrale appuie désormais sur le frein brusquement. Au grand dam de Paris : Emmanuel Macron avait appelé à ne pas réduire la demande. Discours diamétralement opposé à Berlin, où le ministre des Finances Christian Lindner a demandé aux États membres de ne pas alimenter l'inflation en soutenant la demande…
L'énergie propulse les prix
La BCE calque ses interventions sur la politique de la Réserve fédérale américaine, qui devrait également relever de 0,75 point ses taux directeurs le mois prochain. La situation est cependant difficilement comparable : aux États-Unis, c'est effectivement la demande des ménages qui propulse les prix vers le haut. En Europe, ce sont les prix du gaz et des matières premières importés qui font flamber l'inflation.