Les sous-traitants de la fibre « en souffrance » tirent la sonnette d'alarme : les opérateurs doivent mieux les payer pour remplir l'objectif fixé par le gouvernement de proposer à chaque Français le très haut débit d'ici 2025.
Durant l'université du Très Haut Débit qui s'est tenue il y a quelques jours à Toulouse, les sous-traitants qui « tirent » la fibre ont alerté l'ensemble de la filière. « En souffrance », d'après les mots de Philippe Le Grand, le président d’InfraNum (la fédération des industriels des télécoms), ces entreprises doivent être « mieux payées » par leurs clients, c'est-à-dire les opérateurs. L'inflation et la hausse généralisée des coûts ont des conséquences très fortes sur ces sous-traitants, un des maillons essentiels de la chaîne du très haut débit en France. Et si un maillon s'écroule, c'est l'ensemble de la filière qui va rencontrer de sérieuses difficultés.
Un maillon de la chaîne fragilisé
« Le rôle d’Orange est tout à fait particulier », a expliqué Philippe Le Grand selon des propos rapportés par La Tribune. « Si Orange tousse, c’est toute la filière qui tremble ». Les sous-traitants ont besoin de « signaux forts » provenant de l'opérateur historique. La directrice générale d'Orange, Christel Heydemann, a réagi durant l'université en expliquant dès le mois de juillet, « nous avons pris l’initiative d’accompagner la filière de la sous-traitance en augmentant les tarifs de 2,2% pour les contrats en cours ».
Malfaçons courantes chez les sous-traitants
Cela ne suffit pas pour régler tous les problèmes, mais ce soutien est vu comme un « premier pas » même si Orange a des marges de manœuvre limitées. Cette demande pressante d'aide intervient dans un contexte bien particulier : la malfaçon est malheureusement courante chez les sous-traitants, qui font l'objet de nombreuses plaintes pour malfaçons durant les installations de la fibre chez les particuliers. Une situation qui est la conséquence des mauvais niveaux de rémunération chez les installateurs de fibre, selon Jean-Noël Barrot.