Le conflit social qui a embrasé les raffineries cette semaine aurait pu totalement bloquer les approvisionnements dans les stations-service. En augmentant les importations, les pétroliers ont évité le pire.
Les importations françaises d'essence et de gazole ont augmenté de 50% ces derniers jours, d'après les chiffres de l'Ufip qui regroupe les professionnels du secteur du pétrole. Ces importations permettent d'approvisionner les stations-service, dont 70% continuent de fonctionner aujourd'hui malgré le mouvement de grève qui touche six des sept raffineries présentes sur le territoire. Ce conflit social empoisonne la vie des automobilistes dans une période déjà extrêmement compliquée sur le plan de l'énergie, mais les pétroliers ont donc actionné le levier des importations pour éviter un arrêt complet de l'approvisionnement.
Un mouvement de grève qui tombe au plus mauvais moment
Lors d'un mouvement de grève pour les retraites en 2010, 40% des stations avaient dû fermer. Et en 2000, à l'occasion d'un blocus organisé par des routiers, 8 stations sur 10 avaient subi des arrêts complets ou partiels des approvisionnements de carburant. L'État joue son rôle en puisant dans ses réserves stratégiques, mais aussi en réorientant les flux logistiques, en donnant des dérogations sur le temps de conduite des transporteurs et en les autorisant à rouler le week-end.
Des importations en forte hausse et à prix fort
Mais c'est surtout la hausse des importations qui permet aux stations-service d'assurer, vaille que vaille, la distribution du carburant aux Français, même s'ils doivent subir des restrictions et de longues files d'attente. Tout cela ne se fait pas sans payer le prix fort cependant : les importations d'essence en provenance de Belgique et des Pays-Bas coûtent plus cher, les traders profitant de l'occasion pour relever leurs profits. Contribuant ainsi à la hausse du prix du litre de gazole (+11 centimes) et du SP 95-E10 (+7 centimes)…