Capital-investissement : qui finance les pigeons français en 2012 ?

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Par Laure Japiot Modifié le 12 octobre 2012 à 12h20

Au cœur de la bataille des « pigeons » (voir Les pigeons pour les nuls ), on compte bien sûr des entrepreneurs, mais aussi de nombreux acteurs d’une profession méconnue : le capital-investissement. Il s’agit de sociétés (souvent composées elles-mêmes d’entrepreneurs ayant fait fortune) qui injectent de l’argent dans des start-ups à fort potentiel de croissance, misant sur une coquette plus-value lors de la cession des parts quelques années plus tard... Mais en période de crise et de risque de fiscalité alourdie, le pari vaut-il encore le coût ?

Selon l’Afic (Association française des investisseurs pour la croissance) le capital-investissement français a investi dans 1 694 entreprises en 2011, pour un montant total de 9,7 milliards d’euros, dont 597 millions pour le capital-risque (investi dans les toutes premières phases de développement d’une société). Si ces chiffres sont en hausse par rapport à 2009 et 2010, ils restent bien en deça des années d’avant-crise : 12,5 milliards d’euros de capital-investissement en 2007 !

Il faut dire qu’avec la multiplication des défaillances d’entreprises (près de 60 000 en 2011), le risque de perdre toute sa mise est élevé. Sachant que le ticket moyen d’un premier investissement dans une nouvelle entreprise est de 7,7 millions d’euros et de 4,1 millions lors d’un réinvestissement (source Afic), les dents peuvent grincer…

Les échecs sont rarement médiatisés : on parle plus volontiers des réussites, comme Deezer, le petit français qui vient de lever 100 millions d’euros pour financer son développement à l’international, avec un chiffre d’affaires en progression de 30 % sur un an… Moins connu, on peut citer aussi Monshowroom, site Internet de vente de prêt-à-porter créé il y a six ans et rentable depuis 2010 : Alven Capital et Credit Agricole Private Equity, qui avaient investi 4,3 millions d’euros en 2009, ont pu céder sans difficulté leur participation de 49 % à Casino en février dernier.

Mais d’après les spécialistes américains du capital-risque, la perte fait partie du jeu : « la vérité est que si vous n’avez pas beaucoup d’échecs, vous ne faites tout simplement pas bien les choses, parce que cela signifie que vous n’investissez pas assez dans des entreprises risquées », explique ainsi David Cowan, de Bessemer Venture Partners, dans un article du Wall Street Journal. En effet, d’après une récente étude de Shikhar Ghosh, un chercheur de Harvard, 3 start-ups sur 4 financées par le capital-risque aux Etats-Unis échouent...

Pour la soixantaine de sociétés d’investissement actives en France, reste donc à déceler parmi les nombreux business plans qui s’accumulent sur leurs bureaux, les jeunes pousses qui deviendront les Meetic ou PriceMinister de demain, et dont la réussite leur permettra de financer tous les autres !

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