La France carbure au sucre

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Par Laure Japiot Publié le 17 octobre 2012 à 22h00

"A la Saint Luc, la betterave devient sucre", dit le dicton. En ce jeudi 18 octobre, la campagne de récolte de betteraves à sucre atteint en effet son apogée... Une filière qui ne semble pas subir la crise : depuis 40 ans, les Français consomment invariablement 25 kilos de sucre par an et par habitant !

Voilà enfin une bonne nouvelle dans le marasme économique que traverse le pays : la France reste le premier producteur européen de sucre, avec 5 millions de tonnes produites par an, dont la moitié est exportée. De quoi générer un chiffre d’affaires de 3,45 milliards d’euros et employer 44 500 personnes, essentiellement dans les usines à betteraves du Nord de la France, mais aussi grâce aux plantations de sucre de canne des départements d’outre-mer.

Les industries chimique et pharmaceutique n’en consommant que 6 %, la principale utilisation concerne évidemment les industries alimentaires (57 %) et le « sucre de bouche » (en poudre ou en morceaux, 14 %). Parmi les produits champions du sucrage, les boissons carbonatées (sodas), les produits laitiers présucrés et… le chocolat. Des aliments dont la surconsommation est souvent pointée du doigt sur le plan médical : risque d’obésité et de maladies cardio-vasculaires, entre autres.

Mais savez-vous que 680 000 tonnes de sucre (23 % de la consommation) ont servi l’an dernier à fabriquer de l’alcool et de l’éthanol ? C’est-à-dire notamment le fameux carburant E85, réservé aux voitures dites « flex-fuel » (« flexible fuel vehicles ») dont le moteur peut accepter indifféremment de l’essence sans plomb ou le superéthanol E85, qui contient entre 65 et 85 % de bioéthanol, et seulement 15 % à 35 % d’essence.

Sans oublier le nouveau SP95-E10, appelé à devenir dès 2013 le carburant Sans Plomb de référence et composé à 90 % d’essence d’origine fossile et jusqu’à 10 % de bioéthanol issu des céréales et… des betteraves sucrières cultivées en France ! Le SP95-E10 représente déjà plus de 21 % des volumes d’essence vendus en France, selon le CEDUS (Centre d’étude et de documentation sur le sucre).

En somme, voici donc une industrie présentant un solde positif dans la balance commerciale de la France et permettant de surcroît de réduire les émissions de gaz à effet de serre : de bonnes raisons de rester gourmands !

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