"La pauvreté revient en Europe. (…) Si un Espagnol ne dépense plus en moyenne que 17 euros quand il fait les courses, je ne vais pas lui proposer un paquet de lessive qui coûte la moitié de son budget. En Indonésie nous vendons des échantillons individuels de shampoing pour 2 à 3 centimes pièce et pourtant nous gagnons de l'argent. (…) Les marchés en Europe sont un peu les Jeux olympiques de la distribution : le plus difficile ! Celui qui s'en sort ici y arrivera partout". C'est ce qu'à déclaré, un brin cynique, Jan Zijderveld, responsable Europe d'Unilever, dans un entretien accordé au quotidien allemand Financial Times Deutschland.
Ainsi, Unilever, groupe qui possède des marques telles que Dove, Magnum ou encore Cajoline, a commencé à vendre en Espagne de petits paquets de lessive ne permettant de faire que cinq machines. Unilever commence à devenir un habitué des phrases chocs.
Une semaine auparavant, son PDG, Paul Polman, avait aussi fait parler de lui en condamnant, dans une interview accordée au Figaro, la politique économique du gouvernement. "Si la France ne respecte pas ses lois, cela fera peser un risque sur les investissements en France", avait-il même menacé. "Certains de mes homologues se posent la question, et j'observe que les investissements étrangers directs en France ont baissé ces derniers mois. Cela n'est pas le cas pour Unilever. La France reste un pays où nous souhaitons continuer à investir. Mais il faut avoir la possibilité d'adapter nos capacités de production. C'est important pour la France d'avoir un environnement acceptable. Si le pays manque de compétitivité, ses citoyens en pâtiront."