Invité de l'Economie sur LCI mercredi 10 octobre 2012, chez Emmanuel Kessler, Jacques Attali, le président de PlaNet Finance, s'est exprimé sur le mouvement des pigeons et les protestations des mouvements d'entrepreneurs quant au projet de loi de finances 2012.
LCI : Etes-vous inquiet, comme le Medef, des projets fiscaux du gouvernement dans le Budget 2013 ?
Jacques Attali : "Je suis assez souvent d’accord avec le gouvernement pour dire quand je ne le suis pas. Je ne suis pas d’accord avec cette attitude qui consiste à considérer que les riches sont un obstacle à la société, que le succès est mauvais, qu’il faut sanctionner ceux qui réussissent. Moi je pense qu’il faut prendre beaucoup plus d’impôts sur les héritages que sur la richesse créée."
LCI : Donc les "pigeons" ont eu raison ?
JA : "Je les défends publiquement. Je considère que la taxation, heureusement remise en cause, des plus-values de richesses venant par la création d’entreprise était une très mauvaise idée. Comme je pense d’ailleurs que la taxation à 75% sur l’Impôt sur le revenu est aussi une dissuasion du succès. Alors que nous avons intérêt à ce succès parce que si ceux qui ont du succès partent, et si demain les sièges sociaux des entreprises partent à Londres où à Bruxelles, les emplois que ces sièges sociaux décident ne seront plus protégés en France. Donc s’attaquer aux dirigeants – ceux qui créent des richesses, pas ceux qui ont des rentes – c’est s’attaquer à l’emploi en France."
LCI : Donc il y a une erreur, un faux pas du gouvernement ?
JA : "Il y a une erreur technique qui semble avoir été corrigée. Mais profondément il y a deux conceptions en France. Il y a ceux qui considèrent qu’être riche c’est un scandale, et ceux qui considèrent qu’être pauvre c’est un scandale. L’important c’est de lutter contre la pauvreté, pas contre la création de richesses."
Jacques Attali : La taxation à 75% est une... par economiematin