Le gouvernement ne peut pas se permettre d'abaisser le coût du travail de 30 milliards d'euros comme le demandent les grands patrons français car cela pèserait trop sur le pouvoir d'achat des Français, a déclaré lundi le ministre de l'Economie Pierre Moscovici sur Europe 1.
Pierre Moscovici a donc décider de faire la sourde oreilles aux demandes de baisse de charge qu'ont formulé les patrons Français qui s'exprimaient dimanche via l'Afep. La raison invoquée : "Nous venons de faire un effort historique pour réduire nos déficits". Or, abaisser le coût du travail dans de telles proportions risquerait de remettre cet objectif en cause, et "c'est une question de crédibilité, si la France n'honorait pas sa signature (...) nous serions sanctionnés".
Mais Pierre Moscovici ne pense pas qu'aux créanciers de la France. Il se souvient aussi des Français. Il exclut donc de compenser ces 30 milliards par une hausse de la TVA ou de la CSG car cela grèverait "le pouvoir d'achat des Français" qui sont les "clients" de ces mêmes entreprises.
Les grands patrons Français réclament notamment que l'Etat s'engage à réaliser "60 milliards d'euros d'économies au cours des cinq prochaines années", soit 3 points de produit intérieur brut. Pour y parvenir, ils demandent une baisse des cotisations sociales de 30 milliards d'euros sur deux ans qui serait financée par un relèvement de la TVA et la baisse des dépenses publiques.
"Je pense pour ma part que nous allons d'abord agir sur ce qui n'est pas le coût du travail. Nous allons aussi agir sur le coût du travail, mais pas comme le demande l'Afep, par une augmentation de la CSG ou de la TVA de manière massive parce que nous pensons au pouvoir d'achat", a déclaré Pierre Moscovici.