Les tarifs réglementés du gaz vont baisser de 0,5% en février, en vertu du nouveau système de calcul présenté fin 2012, a déclaré la ministre de l'Ecologie et de l'Energie, Delphine Batho, au quotidien le Monde daté de vendredi. "C'est le résultat de la réforme mise en place en décembre. Sans elle, on aurait enregistré en février une hausse de 0,15 % des tarifs du gaz", a déclaré la ministre au quotidien, sans garantir si cette baisse de prix serait durable.
Le gouvernement a présenté début décembre une réforme du mécanisme de fixation des tarifs du gaz, censée réduire le risque de recours judiciaires. La formule de calcul des tarifs sera désormais revue tous les ans, le 1er juillet, et les tarifs réglementés seront modifiés chaque mois, et non plus chaque trimestre, ce qui est censé éviter des variations importantes. L'Etat conservera cependant la main et pourra suspendre l'application de la formule en cas de hausse excessive.
La nouvelle formule tarifaire incorpore désormais une plus forte part des prix du gaz sur le marché au comptant (ou spot), qui évoluent de manière plus favorable que les contrats d'approvisionnement à long terme conclus par GDF Suez, traditionnellement indexés sur les cours du pétrole. Le PDG de GDF Suez, Gérard Mestrallet, avait estimé au début du mois que cette nouvelle formule, et la hausse de 2,4% des prix du gaz intervenue en janvier, permettaient "de remettre les compteurs à zéro", et de démarrer l'année "avec un niveau qui correspond aux vrais coûts de GDF Suez".
Toutefois les contentieux entre le groupe gazier et le gouvernement ne sont pas encore totalement réglés. Le Conseil d'Etat devrait bientôt rendre sa décision sur des recours concernant les tarifs du gaz, émanant tant de GDF Suez que de concurrents du géant gazier, ce qui risque d'aboutir à de nouveaux revers pour le gouvernement. GDF Suez, qui a déjà obtenu de pouvoir facturer à ses clients le manque à gagner lié au gel des tarifs du gaz fin 2011, déjà invalidé par le Conseil, pourrait obtenir un deuxième rattrapage lié aux hausses limitées de 2012. Le groupe avait chiffré en décembre son préjudice depuis juillet à 185 millions d'euros.