Lui-même le reconnait ! "Au moment où des familles doivent se serrer la ceinture" à cause de l'austérité, la fiscalité des entreprises "est à juste titre un sujet brûlant", a admis Eric Schmidt, le patron de Google, dans une tribune publiée dimanche par l'hebdomadaire britannique The Observer.
Et de quel oeil voit-il les montages fiscaux opérés par son entreprise et qui suscitent la colère dans de nombreux pays ? Pour mémoire, Google a réalisé en France un chiffre d'affaires estimé entre 1,25 et 1,4 milliard d'euros en 2011, mais n'a déclaré que 138 millions d'euros de revenus et n'en a payé que... 5 millions. Google « a toujours aspiré à bien faire » selon lui. Pour autant, il admet que « le droit fiscal international gagnerait très vraisemblablement à être réformé ». Une première !
Google fait partie, aux côtés d'Amazon, Apple, Microsoft ou même Starbuck's, des multinationales américaines les plus critiquées pour leurs stratégies d'optimisation fiscale, à l'heure où les Etats ont plus que jamais besoin de faire rentrer de l'argent dans leurs caisses, notamment en Europe.
Au point que l'OCDE, qui rassemble une trentaine de pays développés, s'est fendu d'un rapport sur l'évasion fiscale des multinationales. D'après l'institution, elle pose de graves problèmes. Ainsi la stratégie d'évitement de l'impôt poussée à l'extrême par certaines entreprises à succès, qui embauchent les meilleurs experts pour domicilier une partie de leurs activités dans des paradis fiscaux, « fait peser des risques réels sur les recettes, la souveraineté et l'équité fiscales » du monde. C'est bien simple : rien qu'en Europe, c'e sont 1 000 milliards d'euros, soit 10% du PIB européen, qui ne rentrent pas dans les caisses des Etats...