De « l'acharnement », notamment médiatique. Bernard Tapie, le sulfureux homme d'affaires mis en examen pour escroquerie en bande organisée dans l'affaire de l'arbitrage consécutif à la vente d'Adidas, était l'invité hier soir du Journal Télévisé de France 2. Après quatre jours et quatre nuits de garde à vue, il s'est évidemment posé en victime prête à faire valoir sa vérité, quitte à se lancer dans un nouveau combat. « Oui Monsieur, c'est un complot ! », s'insurge-t-il.
Un complot visant à déstabiliser Nicolas Sarkozy
D'après lui, c'est à travers lui l'ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, qui est visé par l'enquête en cours sur l'arbitrage. Ainsi il affirme que c'est Christine Lagarde, alors ministre de l'Economie, qui a pris la décision –aujourd'hui contestée- de recourir à un arbitrage privé, et non Nicolas Sarkozy, comme le soupçonnent les juges.
Et comment explique-t-il ces innombrables rendez-vous à l'Elysée pendant le quinquennat de Sarkozy, n'était-ce pas pour discuter de l'arbitrage ? « Moi, M. Sarkozy, je peux le voir 30 fois, pas une fois je vais lui parler de l'arbitrage » répond-il du tac au tac. « Toutes mes visites à l'Élysée, je les ai faites en signant le registre, en ne cachant rien à personne ! », poursuit-il, alors même que ce n'est pas tant le caractère secret de ces rendez-vous qui fait débat.
Bernard Tapie jure qu'il ne connaissait pas les arbitres
Quant à savoir s'il connaissait l'un des trois arbitres mandatés pour trancher le litige l'opposant au Crédit Lyonnais, en l'occurrence Pierre Estoup, à qui il avait dédicacé un de ses livres, Bernard Tapie affirme qu'il ne le connaissait ni d'Eve ni d'Adam. La preuve ? Il a mal orthographié son nom : «Estoupe» et non «Estoup».
Reste qu'une procédure de révision vient d'être lancée. Si elle aboutit, Bernard Tapie pourrait être amené à rembourser l'intégralité des sommes perçues, soit plusieurs centaines de millions d'euros.