"Nous avons perdu 15 points de compétitivité sur l'Allemagne depuis 2000. Pourrons nous les récupérer par une dévaluation interne qui entraînera stagnation économique de longue durée et chômage de masse ? Ou plutôt par un ajustement monétaire ? La première solution serait un facteur de troubles sociaux et politiques graves, et la deuxième solution n'est pas possible aujourd'hui, sauf si, comme je le propose, nous transformons l'euro de monnaie unique en monnaie commune".
Créer un SME bis
Retour à la case départ pour l'ancien ministre de la Défense Jean-Pierre Chevènement, classé "souverainiste" par les politologues mais qui s'affirme, lui, dans un entretien au Figaro du 23 octobre "républicain, tout simplement", défenseur d'une Europe européenne. L'euro doit redevenir l'Ecu d'avant, l'ancienne monnaie commune de l'Europe, "en créant un SME [Système Monétaire Européen, NDLR] bis avec un toit européen renforcé" affirme Jean-Pierre Chevènement.
Chevènement : L'euro n'est pas viable
Pour Chevènement, il n'y a pas 36 000 solutions pour sortir de la crise. "L'Europe, pour retrouver la croissance, doit faire un effort de compétitivité" et pour cela abaisser d'environ 20 % le cours moyen de l'euro". Mais comme l'ancien ministre pense que c'est impossible de dévaluer l'euro par rapport aux autres monnaies, "à terme, la monnaie unique n'est pas viable. C'est un tonneau des Danaïdes que l'Allemagne ne va pas accepter de remplir sans fin. (...) Les pays les plus riches ne sacrifieront pas leur compétitivité à long terme à une fiction monétaire".
Jean-Pierre Chevènement vient de sortir un livre consacré à la mondialisation, intitulé "1914-2014, l'Europe sortie de l'histoire ?" aux Editions Fayard.