Opération vidage de sac pour Henri Lachmann, l’un des membres du conseil de surveillance de Vivendi, candidat malheureux au rachat de SFR, finalement destiné à rejoindre Bouygues Telecom. Aujourd’hui, il se lâche et dénonce des pressions, autant du côté de Bouygues, que du côté de l’Etat.
La vente de SFR, une aberration économique pour Henri Lachmann.
Henri Lachmann, de Vivendi, balance tout
Invité mercredi 16 avril par le "Petit-Déjeuner du Cercle International des Philanthropes", une association qui fait la promotion des actions de fondations et de philanthropes, ce membre influent du conseil de surveillance de Vivendi balance tout. L’ancien PDG de Schneider Electric a mal supporté la façon dont les appels d’offres, les négociations et les pressions se sont succédés sur le dossier du rachat de SFR.
"Des pressions spectaculaires et choquantes"
Ce dernier évoque notamment "les pressions spectaculaires et choquantes" que son groupe aurait subies durant les négociations. Des pressions émanant tant du côté de Bouygues, que de l’Etat qui selon lui aurait délibérément pris parti pour l’opérateur de Martin Bouygues, alors que cette transaction présente, selon Lachmann, des risques certains pour l’emploi.
Rachat de SFR par Bouygues : un risque pour l'emploi
Il assure en effet qu’il y a un "vrai risque de suppression de 5 à 6 000 emplois", et cela alors même que le PDG de Bouygues s’est engagé à garder tout le monde. Lachmann rétorque, cité par Le Parisien, que l’"on peut faire partir des gens sans les licencier." Avant d’ajouter qu’il y aura de la casse.
"L'ostracisme de l'establishment français"
Lachmann en a aujourd’hui gros sur le coeur. Et s’attaque à ce qu’il appelle "l’ostracisme de l’establishment français", illustrant son propos par le refus catégorique de Patrick Drahi, patron d’Altice, la maison mère de Vivendi, "juste parce qu’il était inconnu, vivait en Suisse et dirigeait un holding dont le siège est au Luxembourg". Avant de conclure, "je comprends mieux pourquoi le FN a du succès".