Ségolène Royal a beau être une "amie", Arnaud Montebourg semble bien décidé à garder un semblant de mainmise sur le dossier Alstom. Alors que la ministre de l’Ecologie s’est déclarée favorable à une reprise par General Electric, le ministre du Redressement productif a envisagé ce vendredi une entrée au capital de l’industriel.
Le ministre du Redressement productif a la peau dure.
Arnaud Montebourg n'apprécie pas le silence d'Alstom
Arnaud Montebourg ne se laissera pas faire. Invité ce vendredi 16 mai sur RMC/BFM TV, le ministre du Redressement productif, a, entre autres, évoqué une possible entrée au capital d’Alstom par l’Etat. Invité à s’exprimer sur la question, Arnaud Montebourg a déclaré ne pas apprécier le silence de Patrick Kron, patron d’Alstom, qui s’est donné jusqu’à la fin du mois pour réfléchir aux offres sur la table.
L'Etat ne s'interdit pas d'entrer au capital d'Alstom
Ajoutant "nous préférons des alliances plutôt que des rachats", le ministre du Redressement productif a déclaré ne pas exclure une entrée au capital d’Alstom. "Nous avons grâce à la BPI, 3 000 participations" dans des entreprises, "nous avons l’habitude d’un fonds souverain qui intervient" a précisé Arnaud Montebourg.
Le décret anti-OPA, l'arme anti-surprise du gouvernement
Et afin d’enfoncer le clou, le ministre est revenu sur le décret anti-OPA publié jeudi 14 mai au Journal officiel, qui stipule qu’une entreprise étrangère voulant prendre le contrôle d’un groupe français dans les domaines de l’énergie, de l’eau, des transports, des télécoms ou de la santé devra obtenir l’autorisation de l’Etat. Arnaud Montebourg a précisé que ce décret devrait concerner environ un tiers des entreprises du CAC 40.
Une manière pour le gouvernement de protéger ses intérêts stratégiques, même quand il ne possède pas de parts dans telle ou telle entreprise. Une manière également d’éviter d’autres bourdes comme l’affaire Alstom. Mais ça, pas question de le dire ouvertement…