Arnaud Montebourg, désormais ancien ministre de l'Economie, a prononcé son discours d'adieu à Bercy devant tous les journalistes. Un discours qui signe son départ, un départ volontaire à la suite des dissidences avec la politique économique décidée par le gouvernement. Ce dernier prône en effet une politique d'austérité, mais « les politiques d'austérité aggravent les déficits là où elles devraient les réduire ».
Une crise de longue durée de laquelle la France ne sort pas
L'intervention d'Arnaud Montebourg a été un véritable règlement de compte avec le gouvernement en place dont il ne fera plus partie. Car, pour lui, la politique du gouvernement de Manuel Valls et François Hollande est « injuste » en ce qu'elle entraîne une « hausse des impôts » ; de même, elle est « inefficace ».
D'ailleurs, comme il le précise lui-même, il y a une « condamnation internationale des politiques de nos gouvernements ». Des politiques qui sont « la cause de la prolongation et de l'aggravation de la crise ».
Une crise de laquelle « le reste du monde » est sorti et dans laquelle l'Europe reste engluée, « conséquence de choix politiques erronés ».
La croissance : le mot d'ordre de Montebourg
Pour l'ancien ministre de l'Economie, « sans croissance, pas de réduction des déficits ». Or, ce sont les politiques d'austérité qui freinent la croissance du pays et cela a des conséquences graves : « la République est mise en danger », notamment par la montée des extrêmes.
Pour lui, il existe « des solutions alternatives » qui consistent à « refuser pour notre pays les mesures excessives qui risquaient d'abimer et d'affaisser notre économie ». Montebourg vise, en particulier, les demandes de Bruxelles concernant la réduction du déficit en dessous de 3% pour les pays de la zone euro.
Hamon et Filipetti : ses compagnons
Alors qu'Arnaud Montebourg, qui n'a aucun mandat, devrait « retourner à ses champs et ses charrues », comme il l'exprime en citant Cincinnatus, il remercie ses deux grands soutiens au sein du gouvernement : Benoît Hamon, ministre de l'Education nationale, et Aurélie Filipetti, ministre de la Culture.
D'ailleurs, Hamon et Filipetti sont pressentis pour quitter le gouvernement dont la nouvelle formation sera présentée mardi 26 août 2014.
Arnaud Montebourg va retourner « travailler avec les Français » avec le sentiment du « devoir accompli » tout en continuant de défendre sa « cause nationale » : le « Made in France ».