Il est en fonction depuis moins de 48 heures et il fait déjà parler de lui : Emmanuel Macron, qui a remplacé Arnaud Montebourg au ministère de l'Economie, a déclaré dans une interview au journal le Point publiée ce jeudi 28 août 2014 qu'il serait possible d'envisager une « dérogation » à la règle des 35 heures. Et peut-être même aux « règles de rémunération ».
Travailler plus pour ne pas être payé plus ?
Nicolas Sarkozy avait fait de « travailler plus pour gagner plus » sa devise. Emmanuel Macron en est à l'opposé, semblerait-il. Dans son entretien au Point, le nouveau ministre de l'Economie s'attaque déjà à un des acquis du socialisme : les 35 heures. Et qu'importe s'il est dans un gouvernement de gauche.
« Nous pourrions autoriser, les entreprises et les branches, dans le cadre d'accords majoritaires, à déroger aux règles de temps de travail et de rémunération. » estime le jeune ministre qui n'invente, en réalité, rien. Cette possibilité de dérogation existe déjà « pour les entreprises en difficulté ».
Alors le jeune énarque a une idée de génie : « pourquoi ne pas étendre à toutes les entreprises, à conditions qu'il y ait un accord majoritaire avec les salariés ? ». Oui, pourquoi ?
Une idée très de droite, portée par la gauche ?
Si on a compris que le gouvernement Valls II n'allait pas être un gouvernement à la gauche de la gauche, on ne s'attendait pas vraiment à ça. D'ailleurs, Emmanuel Macron est conscient qui risque de bousculer un peu la France.
Pour lui, cette idée est « difficile à expliquer et à porter, spécialement quand on est de gauche » ; mais elle reste une solution pour « sortir de ce piège où l'accumulation des droits donnés aux travailleurs se transforme en autant de handicaps pour ceux qui ne travaillent pas ».
Du coup, le nouveau ministre de l'Economie se place en réaliste, et pas en socialiste. Car si « être socialiste consistait à étendre les droits formels des travailleurs » (comprendre : les 35 heures et le salaire), « la réalité nous invite à réfléchir aux droits réels de tous, y compris et surtout de ceux qui n'ont pas d'emplois ».
Bref, on l'aura compris, Emmanuel Macron est l'ovni de droite dans le gouvernement de gauche. Voilà qui promet de faire des remous dans la majorité.
« La clé de la relance, en France, est de libérer les énergies pour créer de l'activité » estime le nouveau venu à Bercy.