« Arrêtez de dire n'importe quoi et bougez-vous un peu le cul ! » c'est en substance le message qu'a lancé Christine Lagarde à François Hollande et Manuel Valls dans une interview donnée au journal Les Echos publiée ce dimanche 7 septembre 2014. Mais comme les hauts-dirigeants ne parlent pas comme ça en public (à la différence des « sans-dents », n'est-ce pas ?) la forme est un peu différente. Mais le fond, lui, est bien là.
Le rythme de réduction des déficits est tout à fait tenable
Christine Lagarde n'y va pas par quatre chemins et critique ouvertement le gouvernement de François Hollande. Aurait-elle une petite dent contre la France après sa mise en examen pour « négligence » dans le cadre de l'affaire Tapie ?
« Il n'y a pas d'austérité excessive dans la zone euro » a déclaré la présidente du FMI au journal Les Echos. Et pour cause : l'austérité « ne représente que 0,3% du PIB. Le rythme de réduction des déficits nous paraît raisonnable ». Et surtout « il doit être respecté ».
Une pique dirigée directement au Président de la République et à son Premier ministre qui ne cessent de trouver des excuses pour demander un ultérieur report de l'échéance d'un déficit de 3% du PIB. Une échéance actuellement fixée à 2015, que le gouvernement sait pertinemment qu'il ne tiendra pas, et qui a déjà fait l'objet d'un report puisqu'initialement elle tombait en 2013.
L'inflation basse ? ce n'est pas une excuse
Consciente des arguments de la France pour plaider un assouplissement des règles budgétaires, Christine Lagarde prévient le gouvernement : l'inflation est certes « plus faible que prévu » mais attention : « elle ne peut pas être utilisée comme un paravent pour reporter les efforts nécessaires sur la dépense ». Mince alors ! Michel Sapin comptait bien sur cet argument pour faire plier Bruxelles.
Et pour ce qui est de l'argument de l'euro trop fort, pour Christine Lagarde ce n'est pas un vrai problème. Non seulement l'euro a chuté lors de l'annonce de la réduction des taux directeurs de la BCE et s'est stabilisé aux alentours de 1,30 dollar, mais en plus « sa valeur est compatible avec la balance des paiements de la zone euro » d'après la présidente du FMI.
La France doit « passer des paroles aux actes » concernant les réformes nécessaires pour réduire le déficit budgétaire du pays. « Il faut garder le cap de la réduction des dépenses publiques ». Et si pour cela il faut passer par le biais des « ordonnances », qui permettent au gouvernement de faire passer une loi sans débat à l'Assemblée nationale et au Sénat, Christine Lagarde n'est pas contre. Au contraire, elle s'en « réjouit »