Dans un entretien accordé au Parisien/Aujourd'hui en France, le président du Medef en remet une couche après la publication par Les Echos du document présentant les propositions du syndicat des patrons pour relancer l'emploi en France. Pour lui, c'est simple : il faut tout changer car « notre modèle social a vécu ».
Les tabous du Code du Travail
Dans cet entretien publié ce mardi 16 septembre 2014, Pierre Gattaz ne tente pas de calmer la polémique qui s'est créée avec les syndicats. Au contraire, il maintient les grandes lignes du document publié par les Echos le lundi 15 septembre 2014.
Le monde du travail présente, d'après lui, des « tabous » et des « mots interdits »... des acquis de la société française qui, s'ils ne sont pas remis en question, empêchent de « fluidifier le marché du travail ». Parmi ceux-ci, bien entendu, il y a les 35 heures.
Le débat sur les 35 avait été relancé par Emmanuel Macron, nouveau ministre de l'Economie, dans un entretien accordé au Point avant sa nomination à Bercy. Pierre Gattaz reprend l'idée principale à savoir « toutes les entreprises devraient pouvoir négocier le temps de travail à la carte ». Une possibilité déjà accordée aux entreprises en « difficulté » que Macron voulait étendre.
« Les 35 heures appliquées de manière uniforme, ce n'est plus d'actualité » estime le président du Medef.
Travail le dimanche, ouvertures nocturnes...
Pierre Gattaz est clair : « Il faut autoriser le travail le dimanche et après 21 heures, sur volontariat » estime-t-il. Un débat de longue date ponctué en 2013 par l'affaire des magasins de bricolage ou encore l'affaire du Sephora des Champs-Elysées.
« En France, il y a cinq millions de chômeurs... Si on leur propose de travailler de 21 heures à minuit en étant doublement ou triplement payés, c'est toujours mieux que rien, non ? ».
Ainsi faisant, le président du Medef estime qu'on pourra lutter contre « la double peur » française : « celle du salarié de se faire licencier et celle du patron d'embaucher. »