Jean-Claude Juncker, actuel président de la Commission Européenne, est à peine arrivé à Bruxelles qu'il est déjà au centre d'un scandale : le « tax ruling » pratique au Luxembourg et qui aurait coûté plusieurs milliards d'euros de recettes fiscales aux Etats européens. Et il est au centre du scandale car entre 2002 et 2010, soit lorsque ces accords ont été signés, Jean-Claude Juncker était premier ministre du Grand-Duché de Luxembourg.
Mais s'il est attaqué par tous les fronts, il a trouvé un allié chez Pierre Moscovici, commissaire européen aux Affaires Economiques, qui l'a soutenu en marge d'une conférence tenue à Paris ce lundi 10 novembre 2014.
Le passé c'est le passé, n'en parlons plus
Pour Pierre Moscovici, qui ne s'est pas prononcé sur la moralité ou non du tax ruling, Jean-Claude Juncker « n'a pas à être jugé sur son passé » car « quand on arrive quelque part, on arrive avec son passé ».
Le tax ruling, pratiqué au Luxembourg, consiste à conseiller des grands groupes tels que Apple, Facebook mais également Crédit Agricole ou Axa sur le régime fiscal le plus approprié pour minimiser les impôts à payer. 340 grandes entreprises se seraient ainsi faites aider ce qui aurait coûter plusieurs milliards aux divers fiscs européens.
Jean-Claude Juncker est apte à être président de la Commission Européenne
Pour Pierre Moscovici, auquel Juncker a confié le portefeuille clé des Affaires Economiques, c'est simple : « Est-ce qu'il est apte à présider la Commission européenne. Il l'est, à l'évidence. Il est plus qu'à sa place » a-t-il déclaré... avant de caresser encore un peu son supérieur dans le sens du poil : il se sent « très à l'aise » dans cette Commission dirigée par Jean-Claude Juncker.
L'enquête, toutefois, se poursuit « en toute indépendance et en toute transparence »... en effet c'est Pierre Moscovici qui hérite du dossier ouvert par la commission précédente. « Il y aurait un handicap s'il y avait une volonté de freiner. Ce n'est pas le cas. »