En déplacement à Londres, le ministre de l'Economie Emmanuel Macron a eu vent de la dernière « provocation » de Pierre Gattaz, président du Medef. Ce dernier a demandé lundi 18 novembre 2014 la suppression de l'ISF estimant, à tort, que la France est « le dernier pays à avoir un impôt sur la fortune ». Pour Emmanuel Macron cette attitude provocatrice de Pierre Gattaz n'est autre qu'une « lubie ».
Ce n'est pas la première fois que Pierre Gattaz est critiqué par le gouvernement pour sa provocation permanente... François Rebsamen estimait déjà début novembre 2014 que le président du Medef devait changer son attitude.
Pierre Gattaz est « avant tout un responsable » qui ne tient pas son rôle
Le ministre de l'Economie est très critique vis-à-vis de Pierre Gattaz et de ses sorties médiatiques visant à faire scandale. Selon lui, en tant que « responsable syndical » (Pierre Gattaz est en effet le président du Medef, premier syndicat des patrons) « il ne peut pas dire à n'importe quelle seconde de la journée tout ce qu'il pense ».
Pourtant, c'est bien ce que fait le président du Medef en demandant la suppression de l'ISF, la suppression des 35 heures ou l'instauration d'un « SMIC jeunes ». Pour Macron, Gattaz a « cette lubie » de dire ce qu'il pense à tout moment sans se soucier de l'impact et des conséquences de ses propos.
La suppression de l'ISF, en l'occurrence, entraînerait une perte pour l'Etat de quelques 4,4 milliards d'euros, en se basant sur ce qu'a rapporté l'Impôt de Solidarité sur la Fortune en 2013.
Gattaz doit « accomplir sa part du Pacte de Responsabilité »
« Notre travail, c'est de réformer le pays » estime Emmanuel Macron qui critique Pierre Gattaz sur le Pacte de Responsabilité. Un pacte entre gouvernement et patronat qui devrait réduire les charges des entreprises de 30 milliards d'euros par an. Ce Pacte « sera exécuté, nous avons eu plusieurs fois l'occasion de le dire » estime le Ministre.
Toutefois, selon Emmanuel Macron, Pierre Gattaz ne joue pas le jeu : « en tant que responsable du Medef, [son rôle est] d'accomplir sa part du pacte de responsabilité ». Or, d'après Emmanuel Macron « il ne l'a pas fait aujourd'hui ».
« Sa part du pacte de responsabilité, c'est d'avoir des dialogues de branche, c'est d'avoir un vrai dialogue social, c'est d'avoir des négociations sur les apprentis, c'est d'avoir des vrais négociations branche par branche. »