Macron : Les 35 heures ne sont pas « sur un piédestal »

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 20 novembre 2014 à 10h23

Emmanuel Macron va-t-il vraiment céder à Pierre Gattaz ? Va-t-il revenir sur les 35 heures ? Va-t-il remettre en question le modèle du travail « à la française » ? La dernière déclaration du ministre de l'Economie laisse entendre que oui. Si rien n'est encore décidé par le gouvernement, il se dirige doucement, mais sûrement, vers une remise en question des 35 heures.

Pour le plus grand plaisir du patronat... et tampis pour les salariés.

Le temps de travail remis en question

Les 35 heures, ce fut la grande réforme du gouvernement Jospin. Deux lois ont mis en place ce dispositif entre 1998 et 2000 qui fixe le temps de travail hebdomadaire maximal en France. Mais voilà, il serait, à en croire le gouvernement, temps de changer.

Interrogé sur le sujet par la Commission d'enquête de l'Assemblée Nationale sur l'impact de la réduction du temps de travail, Emmanuel Macron n'y va pas par demi-mots : « Qui serions-nous pour dire à quelqu'un qui souhaite (travailler plus) que c'est impossible ? ». Vous voulez travailler 40 heures ? Bien vous en fasse : la porte vous sera ouverte.

Une idée qui a donc fait son petit bout de chemin dans la tête du ministre...

Donner un signal positif aux entreprises

Emmanuel Macron ne juge pas négatives les 35 heures. Au contraire : la réforme du temps de travail a eu « un effet bénéfique sur l'emploi ». Mais avait donné un « signal négatif aux entreprises », surtout aux entreprises étrangères qui souhaiteraient s'installer en France.

C'est donc ce signal qu'il veut inverser. Peut-être pas en supprimant définitivement les 35 heures, mais en rendant « la souplesse » que veulent les entreprises et que « le cadre légal » ne permet pas.

« Comment faire en sorte que des accords majoritaires puissent donner plus de flexibilité sur certains territoires ou dans certaines branches ? » demande-t-il. En revenant sur le cadre légal, bien entendu.

Mais on voit déjà, de loin, les dérives possibles. Car entre deux candidats aux profils comparables, à votre avis, l'entreprise va-t-elle choisir celui qui peut travailler 40 heures ou celui qui, pour des raisons qui lui sont propres, ne désire travailler que 35 ?

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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