Le gouvernement serait-il en train de monter un spectacle humoristique au lieu de s'occuper du problème du chômage ? Car après l'annonce de François Hollande de ne plus augmenter les impôts entre 2015 et 2017, l'annonce par Thierry Mandon d'une « simplification fiscale » en 2015, voilà que Michel sapin apporte sa pierre à l'édifice : le déficit de la France sera « largement en dessous de 3% en 2017 ».
On vous jure, il n'y a pas d'erreur, il a bien dit « largement en dessous de 3% ».
Le déficit baissera dès 2015
Michel Sapin est confiant dans ses réformes, dans le gouvernement, et surtout dans le fait qu'il doit convaincre Bruxelles que la France n'est pas le cancre de l'Europe. Rappelons que sur la tête de l'Hexagone pèse une épée de Damoclès qui pourrait se transformer en une amende de 4 milliards d'euros... en mars 2015.
Alors le gouvernement coupe dans le budget, augmente les impôts... et fait des annonces. De toute manière on ne saura que dans un an s'il dit vrai. Donc voilà ce qu'il va falloir vérifier fin 2015 : que grâce aux nouvelles mesures de réduction prises le 27 octobre 2014 « le déficit de la France sera de 4,1% en 2015 », contre les 4,3% initialement prévus.
Et quitte à faire des annonces frôlant le ridicule, dans son interview au Monde publiée ce mercredi 3 décembre 2014, Michel Sapin y va franc-jeu. Car la suite est encore mieux.
La France rentrera dans les clous en 2017
Bruxelles a les yeux rivés sur le Budget français car il ne respecte pas le Pacte de Stabilité. Normalement fin 2014 le déficit aurait dû être de moins de 3%. Il sera de 4,4%. Mais Michel Sapin veut rassurer Bruxelles : le déficit sera « largement en dessous de 3% en 2017 ». Pas un peu... pas un chouilla... « largement » !
Comment va faire le gouvernement pour y arriver ? Avec de la magie, en transposant la France dans le pays des Bisounours et surtout en espérant que les taux d'intérêt de la dette n'augmentent pas. Voilà les paramètres que Sapin estime jouer pour atteindre cet objectif : « le gouvernement table en effet sur de «moindres charges d'intérêts» de la dette, une baisse de la contribution française au budget européen et un «renforcement de la lutte contre la fraude fiscale ».
Donc : si les taux d'intérêts augmentent, si Bruxelles réclame de l'argent à la France et si les fraudeurs continuent de ne pas se faire choper... Ce sera raté. Mais ce ne sera pas la faute au gouvernement !
Cerise sur le gâteau : pas d'augmentation d'impôts
Michel Sapin a parlé à Bruxelles et a rassuré (il espère) la Commission Européenne : le déficit rentrera dans les clous. Mais ça, les Français s'en foutent un peu. Alors il les rassure aussi :
« Hormis les mesures intégrées dans les textes en cours, plus aucune autre mesure d'impôt ne sera prise pour 2015, 2016 et 2017 ». François Hollande l'avait dit, Michel Sapin l'a répété... mais à part eux personne n'y croit.