Régulièrement les politiques, les élus et autres grands pontes de notre belle démocratie sont là pour nous rappeler des choses que l'on sait déjà (et qu'on ne cesse de répéter sauf qu'ils n'écoutent pas). Cette fois-ci c'est au tour de Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France, de s'y coller : il estime que "fondamentalement l'économie française ne va pas assez bien". Ah ? On ne s'en était pas rendu compte.
L'économie française n'est pas au beau fixe ?
Sans ce commentaire de Christian Noyer il est possible que personne ne s'en serait rendu compte : "l'économie française ne va pas assez bien". Il nous semblait pourtant que la hausse du chômage, le déficit en dehors des clous du Pacte de Stabilité et une croissance espérée à 1% pour la France ne 2015 étaient des signes d'une économie prospère digne des trente glorieuses. On a dû se tromper.
Du coup on comprend mieux comment l'économie soit "impuissante à créer des emplois nécessaires à ses jeunes" (rappelons que le chômage des jeunes a repris sa courbe haussière en mars 2015). Ce qu'on comprend moins, par contre, c'est que selon M. Noyer on soit en présence de "l'environnement monétaire et financier le plus favorable depuis plusieurs décennies" comme il l'explique lors de la présentation du rapport annuel de la Banque de France ce mardi 5 mai 2015.
Une petite attaque au Livret A pour la route
Après avoir confirmé ce que tout le monde savait déjà, Christian Noyer a proposé quelques solutions parmi lesquelles un "redressement des finances publiques" faute de quoi la France risque de souffrir d'une hausse drastique des taux d'intérêt : une hausse de 1% sur l'ensemble des emprunts en 2015 "coûterait 40 milliards d'euros" à l'Etat français. Ce serait donc une mauvaise nouvelle pour le gouvernement.
Et puis, surtout, il est revenu sur la question qui lui tient à coeur : le taux du Livret A. Actuellement à 1% par an, il redemande la baisse de ce taux à 0,75% par an, ce qui entraînerait un ultérieur délaissement de ce livret d'épargne pour d'autres produits de la part des Français.