5 milliards de perdus sur 1371 milliards d'euros de dépôts. Une paille, peut-être, mais enfin c'est la première année depuis des lustres que les assureurs décaissent plus d'argent qu'ils n'en collectent sur les contrats d'assurance-vie. En août, après une pause (+400 millions d'encaissements), la décollecte est repartie de plus belle avec 800 millions d'euros retirés.
En cause, d'abord, la situation économique générale : avec l'assurance-vie, épargne facilement mobilisable, les rachats partiels ne sont pas sanctionnés par une baisse du rendement du placement global. L'arrivée de la rentrée, les dépenses associées, les appels d'impôts - 3e tiers provisionnel, durcissement de l'ISF - ont aussi obligé les ménages à taper dans leurs réserves. Enfin, l'assurance-vie qui promettait encore ces dernières années des taux de 4,5 % ou 4 % a péniblement servi du 3 % l'an dernier. Combien en 2012 ? Même à 2,25 %, le livret A, dont le plafond de dépôt sera relevé le 1er octobre prochain peut être jugé plus attractif que l'assurance-vie, surtout si l'assureur ou le banquier appliquent les pourtant obsolètes droits d'entrée sur les sommes placées ainsi. Des droits qui peuvent être de 1 %, voire 2,5 % dans certains contrats, mais qui peuvent aussi se négocier à... 0 %, quand on le sait et que l'on pense à le demander !
Face à l'assurance-vie, le livret A affiche une forme insolente, grâce à la publicité gratuite faite par le gouvernement à tout bout de champ. Hausse des taux, hausse des plafonds ont attiré plus de 17 milliards d'euros de placements en plus depuis le début de l'année sur un total de 304 milliards, en ajoutant au livret A son clone, le livret de développement durable. Globalement, les Français n'épargnent donc pas moins que d'habitude, mais... différement, sur des produits plus liquides. Plus sûrs ou en tout cas plus sécurisants ?