Vins : Paris demande à Bruxelles de protéger ses « châteaux »

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Par Jean-Baptiste Giraud Modifié le 25 septembre 2012 à 5h34

Les propriétaires de "châteaux" font grise-mine. Si tous les viticulteurs français, d'où qu'ils soient, mais essentiellement de vins de Bordeaux, n'appellent pas forcément leurs vins "château" quelque chose, c'est tout de même une tradition assez largement répandue, quand bien même le château, les bâtiments situés sur le domaine et indispensables pour se prévaloir du mérite de l'appelation n'en est pas vraiment un.

Or, les viticulteurs américains, qui partent conquérir le monde avec leurs vins artificiellement vieillis dans des fûts métalliques dans lequel on plonge des copeaux de chênes spécialement produits pour cet usage... en France, n'hésitent plus désormais à affubler leurs produits du nom de "château" pour faire plus "français". Avec des règles d'usage nettement plus souples qu'en France, pour ne pas dire symboliques. Un comble ! Stéphane Le Foll, le ministre de l'Agriculture, ira donc aujourd'hui demander à la Commission Européenne de mettre le hola sur cette pratique jugée déloyale par la profession. Le problème, c'est que la France est bien seule dans cette affaire. Défendre nos châteaux est un problème... franco-français.

Les viticulteurs n'ont en tout cas pas fini de se faire des cheveux blancs : la Commission Européenne, après avoir longtemps sévérement régulé le secteur en gérant les droits de plantation et subventionnant l'arrachage, a décidé d'en finir d'ici à 2018. L'enjeu : permettre aux producteurs européens de produire plus, pour exporter plus (air connu). Avec le risque de voir en fait les prix de vente s'effondrer, victimes d'une surproduction. La bataille du vin ne fait que commencer.

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Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).