Bartolone veut contrôler « l’argent de poche » des députés

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Par Jean-Baptiste Giraud Publié le 26 septembre 2012 à 5h27

Une cagnotte de 90 millions d'euros par an. C'est à la fois peu à l'aulne du budget de l'Etat (plus de 366 milliards) et beaucoup comparé au nombre de parlementaires (577) qui peuvent disposer de cette somme en toute discrétion pour intervenir sur des dossiers "sensibles" dans leur circonscription le plus souvent. Or, quelques dizaines ou centaines de milliers d'euros pour les plus débrouillards, on peut parfois faire des "miracles"... politiques.

C'est cet usage incontrôlé de la réserve parlementaire que Claude Bartolone, le président de l'Assemblée Nationale veut réformer en la rendant plus transparente. L'utilisation de cette réserve par les députés sera rendue publique, puisque une liste des actions financées sera établie et publiée. De même, alors que seul un nombre limité de parlementaires s'en servaient, car les seuls à en connaître les mécanismes, la répartition sera désormais encadrée par des règles strictes. Chaque groupe parlementaire ainsi que les députés non inscrits recevront un crédit dont ils pourront disposer au prorata de leur représentation au seil de l'Assemblée. Dernière zone d'ombre : la réserve parlementaire "hors enveloppe", affectée... au président de l'Assemblée, aux présidents de groupes, au président de la commission des finances et au rapporteur général du Budget. Devront ils se contenter de la même somme que les autres, et dire ce à quoi ils l'utiliseront ? Silence radio pour l'instant.

L'autre chantier de Claude Bartolone porte sur les indemnités pour frais de mandat accordées à chaque député, qui lui permettent de rémunérer ses collaborateurs ou de s'acheter... des costumes et des cravates ou de partir en vacances, comme l'ont reconnu certains parlementaires. Un chantier délicat à mener, d'autant que Claude Bartolone a été attaqué hier par Contribuables associés qui lui reproche d'employer son épouse depuis 1998 dans les différents cabinets par lesquels il est passé (ministères et conseil général de Seine St Denis)..

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Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).