La réparation automobile ouverte à la concurrence

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Par Jean-Baptiste Giraud Publié le 9 octobre 2012 à 5h05

Enfin, pas n'importe quelle réparation automobile : celle portant sur les pièces de carrosserie visibles, qui doit aujourd'hui provenir de chez le constructeur du véhicule, quoi qu'il arrive. Du moins si vous passez par un garagiste, pas si vous changez la pièce vous-même après l'avoir achetée sur Internet...

De quoi parle-t-on ? De ces capots de voiture contrefaits qui peuvent coûter jusqu'à 50 % moins cher qu'un capot fourni par le constructeur, mais qui manque de chance, ne se déformant pas comme la pièce d'origine en cas de choc, s'en viennent guillottiner les passagers du véhicule. Au lieu de se replier sagement sur lui-même tout en absorbant une partie de l'énergie cinétique au passage. On parle aussi des ailes, pare-chocs, mais aussi en théorie du pare-brise, des phares et même des rétroviseurs. La encore, un rétroviseur "compatible" ne casse pas comme un rétroviseur constructeur (même si on aimerait parfois qu'ils soient plus résistants justement).

L'autorité de la concurrence, qui enquêtait depuis des mois sur ce marché qui pèse 30 milliards d'euros par an, a donc émis une recommandation hier : libéraliser le marché de l'aprés-vente dans l'automobile, pour permettre aux garagistes de choisir d'autres fournisseurs de pièces de rechange. Cela ne signifiera pas forcément une baisse de la qualité des pièces, qui devront de toute façon respecter un cahier des charges strict. En revanche, les équipementiers auto pourront livrer directement leurs produits dans certains cas aux garagistes, sans que ceux ci passent en plus par la case "constructeur", qui au passage, pour mettre son logo sur la boîte, prenait au moins 15 % de commission, si ce n'est plus...

L'autorité de la concurrence marche cependant sur des oeufs dans cette affaire. Les constructeurs, qui naviguent dans un marché en baisse de 25 % sur cinq ans seulement (en Europe), et pourraient difficilement supporter cette nouvelle atteinte à leur chiffre d'affaires. La libéralisation du marché devrait donc se faire progressivement, gamme de pièces par gamme de pièces.

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Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).