L'un est ministre de l'Economie et des Finances en France, l'autre l'a été avant et dirige aujourd'hui le Fonds Monétaire International (FMI), sorte de super ministre de l'Economie et des Finances de la planète. Pierre Moscovici, qui a annoncé encore voici peu qu'il prévoyait 0,8 % de croissance du PIB (Produit Intérieur Brut) en France en 2013 est contredit officiellement depuis hier par les économistes du FMI, qui ne voient "que" 0,4 % dans leur boule de cristal pour l'an prochain.
Pour 2012, même chose : Alors que le gouvernement espère toujours boucler l'année en hausse de 0,4 % (délicat, puisque deux trimestres de suite, la croissance est restée bloquée à zéro) le FMI voit seulement 0,1 %. Soit la croissance du premier trimestre...
Si ce n'était là qu'une gueguerre de prévisionnistes, ou de ministre et super ministre de l'Economie : mais l'enjeu, c'est bien entendu le budget de l'Etat pour 2013, et la loi de Finances qui fait déjà tant de remous avec les différentes augmentations d'impôts qu'elle prévoit et qui ne suffiront plus à atteindre l'objectif de 3% de déficit. Avec une croissance à seulement 0,4 % en 2013, il faudra trouver quelques milliards d'euros en plus encore pour boucler le budget, ou bien accepter de ne pas atteindre les fameux 3 % ou bien... faire enfin des économies sur le train de vie de l'Etat.
A noter que le FMI ne se contente pas de faire des prévisions de croissance, mais donne aussi des conseils. Venant de Christine Lagarde, ou tout au moins de ses équipes, on imagine l'effet. Le Fonds suggère ainsi de procéder à un "choc de compétitivité". Ca tombe bien : Pierre Moscovici attent le rapport commandé à Louis Gallois, l'ancien patron de la SNCF, pour le début du mois de novembre. On verra bien quelles suprises il nous réserve.